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Archives des éditoriaux
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8 octobre 2008
Il a été assassiné 6 mois plus tard par un valet françafricain Deux articles du Messager (Cameroun) :
Décembre 2008
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Tout va bien, les imbécilités financières s'auto-détruisent
Cela
fait trente ans que j'attends
l'effondrement du système financier occidental. Non pas que je le
souhaitais, mais il m'a
toujours semblé inéluctable. Tout simplement parce que le
"tachérisme-reaganisme" fut un dopage
grossier et stupide. Tout simplement parce que arcbouté
pendant soixante dix ans contre le
communisme, le capitalisme idéologique s'effondre
logiquement par la chute même du communisme. Je
me rappelle au fond de mon labo photo dans les
années quatre-vingt, j'écoutais dans le noir le
dollar monter à plus de dix francs. Cela me
semblait artificiel car en même temps le déficit
américain ne cessait de croître. Je ne comprends
toujours pas pourquoi ce n'est pas arrivé plus
tôt. Aucune économie ne peut fonctionner
avec des dépenses supérieures à ses ressources, programmé,
budgeté comme un "casse" permanent
sur les plus faibles. La différence était pompée dans la poche
des pauvres et dans celles des pays
du tiers-monde et dans leurs mines et dans leurs champs. Mais
ils n'ont plus rien ils ont été grugé
tellement que l'équilibre des riches ne fonctionne plus.
Les pauvres ne peuvent plus le payer. C'est
normal. On va pouvoir revenir à des pratiques
cohérentes... si on le veut bien.
Pays
en développement,
l'heure est à vous. Développez-vous. Abandonnez le francs CFA,
survivance coloniale
qui vous paralyse. Ne vous laissez plus intimider par les pouvoirs
dominants de
l'Occident. Demandez une profonde évolution des structures de l'ONU et
des autres
institutions internationales. Rendez à l'occident ce qui est à
l'occident. Ne vous laissez
plus piller par les multinationales. Développez
l'économie de marché, celle qui repose sur les PME en particulier,
agricoles et
industrielles, de services à ces industries. Organisez-vous, rassemblez
des capitaux pour
créer des emplois qui fabriquent ce dont vous avez besoin. Faites vos
propres produits.
Faites vos propres banques. Les nôtres sont pourries. Plus encore est
pourrie la mentalité
des idéologies de la profession bancaire. Ne rêvez plus à l'argent
facile. Ne vous laissez plus acheter avec de la monnaie de
singes.Tout ce qui est grand a été
petit, très petit. La vraie richesse est celle qui vous
rend heureux et fiers de vous. Les critères de nos économies
sont mal compris par les politiques. La croissance ne veut
rien dire. L'augmentation du
PIB ne signifie pas en effet ce qu'on en dit. C'est un critère
d'activité. Ce n'est pas un
critère de richesse et de rendement. Vous faites un accident
de voiture, vous augmentez le PIB !!! Pourquoi ? parce que le
garagiste va réparer votre
voiture, parce que le constructeur va livrer des pièces, parce
que l'assurance va débloquer
des fonds et faire fonctionner le banquier. Pire les
hospitalisations augmentent le PIB,
le trou de la sécurité sociale est dans la croissance !
Tout cela augmente le PIB parce que
cela a créé de l'activité mais pas de la richesse.
L'accroissement de richesse est ici
objectivement négatif... mais il est compté comme
positif. L'heureuse baisse
importante du nombre d'accidents de voitures, principal succès du
septennat de Jacques
Chirac, fût un grand facteur de baisse du PIB et donc de la
croissance. Et pourtant
n'est-ce pas un résultat bénéfique ? Bref, les événements
heureux comme les événements malheureux sont facteurs
d'augmentation du PIB.
Il faut cesser de prendre l'augmentation du PIB comme principal
critère de santé
d'une économie.
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Le
critère de la croissance est utilisé comme un mensonge économique et
politique. Il nous
plombe le raisonnement. C'est ce genre de mensonges qui se
réajustent dans des crises comme celle d'aujourd'hui.
Alain Minc se moque quand il parle
de croissance comme axe principal de solution de la
crise. C'est un retour à la
vérité... Pour combien de temps ? 11 octobre 2008 : Il
va falloir sortir de son confort, confort intellectuel, confort
matériel, confort
psychologique même. Ce n'est que le début, alors qu'on croit être en
plein dedans. Pourquoi
est-ce que je dis cela ? je ne le sais pas vraiment, une intuition...
On va denander à tout
le monde de payer les erreurs de certains qu'il faut arrêter juger et
condamner justement. 15 octobre 2008 : L'Etat
US ne voit pas d'autres solutions que de rompre avec une idéologie
séculaire : il entre
dans le capital de neuf banques. L'irresponsabilité de l'idéologie
néolibérale est donc
mise en exergue : elle reposait sur une énorme tromperie. Elle n'avait
d'autres raisons
d'être que de voler des capitaux. Les Etats, et donc les ensembles de
citoyens de chaque
nation, sont les véritables patrons de l'économie mondiale. Il faut en
tirer des
enseignements et ne plus céder devant les chantages des grands
dirigeants économiques. Les pays en développement doivent
comprendre qu'à chaque fois qu'on leur propose, de
l'extérieur, de réduire l'influence de
leurs Etats sur leurs pays, on spécule contre leur
développement. Le discours des dirigeants
américains et de leurs valets dans les
institutions internationales, en ce qui
concerne les échanges internationaux et les
leadersheap mondiaux, est un discours de braqueur
de banque, dont les complices sont
souvent des dirigeants politiques ou économiques achetés
ou intimidés. Il en est également
ainsi de la gestion statutaire du franc CFA en
Afrique. E.C.
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12 septembre 2008
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Lettre à Alex
"Les Tutsi sont menteurs"
Pierre
Péan doit être jugé ce mois-ci pour
avoir, entre autre, accueilli avec bienveillance et
utilisé cet argument emprunté pour défendre
sa thèse : "Les Tutsi sont menteurs",
en le glissant
habilement par une citation qui se veut indestructible. Dans ce
livre il a également lancé une
désinformation systématique, et d'ailleurs saugrenue, contre notre
association, ses dirigeants et
ses amis.
Nous sommes
tellement "extrémistes" à Survie que tout le monde, y compris à
l'étranger, a adopté le
célèbre concept "la Françafrique" de notre ancien Président, François
Xavier Veschave. Ma plus
grande surprise de militant, alors que j'avais l'habitude de documents
ronéotés à quatre sous, fût de
découvrir un jour, en tête de gondole à Auchan, trois colonnes de un
mètre de son livre édité chez
Stock La françafrique, le plus long scandale de la République...
Je ne sais pas si beaucoup de militants "extrémistes" ont eu cette
expérience !
Péan,
bien sûr pourrait dire
qu'on trouve des arguments peu recommandables qui utilisent nos idées.
Par exemple les
négationnistes turcs montrent, avec nos écrits, que la France est aussi
accusée de
négationnisme... pour justifier leur entrée dans l'Europe. C'est très
intéressant d'ailleurs
de voir ces collusions. Le Pen utilisa la couverture de Noir Chirac de
François-Xavier Verschave dans sa campagne
électorale... J'ai même connu pire : le très
pondérable Charles Pasqua défendre, avec la
rouerie de sa bonhommie teintée, des idées
de notre projet de loi pour la Survie et le
développement des années 90... pour justifier de
combattre les sans-papiers. D'ailleurs on
voit bien la filiation Pasqua-Sarkozy à ce sujet.
Mais ça ne marche que dans un sens...
c'est une monnaie de singes. Rappelez-vous
que nous avions obtenu dans les années 90 la signature de 3/5 des
députés, de deux
législatures successives, pour notre projet de loi pour la survie et le
développement, porté à
l'identique et à la virgule près par cinq groupes parlementaires de
droite et de gauche,
dont les groupes parlementaires les plus importants. Ce n'est pas
habituellement un
critère d'extrémisme... L'extrémisme fit que, malgré cette
très large adhésion parlementaire, ce projet de loi
n'arriva jamais à l'ordre du jour de
l'Assemblée nationale. L'extrémisme dominant,
énarchique et oligarchique, a vraiment
phagocyté la démocratie en France, y compris
lorsque la "gauche" usait du pouvoir ! En
France les extrémistes se trouvent le plus souvent dans les "hautes
sphères" de
l'administration et de l'Etat. Besancenot n'est pas un extrémiste. Il
exprime ce que
subissent les victimes des extrémistes français et ce qu'il dit est par
conséquent extrême.
Mais d'où cela vient-il ? de lui ou de la réalité ? Je trouve dommage
qu'il ne suggère pas
assez d'alternatives à ce qu'il critique, ou plus exactement qu'il
refuse d'envisager de
gouverner "avec les capitalistes". C'est de la dépendance et pas de la
solidarité. Les grands navigateurs à voile savent utiliser le
vent pour aller contre sa direction. Mais
je suis peut être injuste avec Besancenot. Regardez
Fadela Amara... cette "extrémiste" notable qui refusa l'esclavage des
femmes... elle est le
roseau le plus patient que je connaisse en politique. Ceux qui n'ont
pas trop l'esprit de
système savent s'infiltrer dans les plus petits interstices des
forteresses... Martin
Hirsch réussit au sein même de la personnalité de Sarkozy. Pourquoi ?
Parce qu'ils sont
déterminés. Sarkozy sur le yacht de Bolloré au lendemain de
son élection, c'est de l'extrémisme pur et
dur, c'est à dire de la dépendance. Vouloir
imposer comme standard une liberté qui offusque
est une insulte, c'est se foutre du peuple.
Mais si Sarkozy était mon copain, cela me
ferait rigoler et je dirais qu'il n'a pas peur de
choquer avec son jusqu'au boutisme
LibèreAdroite et TourneAgauche, je TiensLePouvoir. Je
souhaite des citoyens libres et un président et des députés libres. Ce
n'est pas le cas en
France, et depuis longtemps. L'une des conséquences a été la complicité
de notre pays dans le
génocide au Rwanda. Les idées n'appartiennent à personne.
Tout juste arrive-t-on à les polariser quelques
temps sur tel ou tel... mais très
vite, si elles sont jugées justes, tout le monde s'en
empare, même les extrémistes. Ils
utilisent bien des "bics" pour rédiger leurs tracts ou
des "Watermann" pour leurs articles
dans la grande presse, en buvant un "coca" ou un
"Ricard" sortis d'un "Frigidaire". |
Les
extrémistes du pouvoir font d'ailleurs très fort. Ils savent vendre
leurs tracts sur
papier glacé, au lieu de les distribuer pour pas un rond... et quand on
paye on s'engage déjà
beaucoup plus dans le militantisme qu'un lecteur de tract. On n'aime
pas donner des sous
contre sa pensée. On se justifie en pensant comme ses sous : ronds et
toujours de la même
couleur. Le Rwanda post-génocidaire est victime du même
extrémisme que les Français. Il n'y a rien
qui agace tant cet extrémisme que de voir des
Français qui dénoncent ses dérives et, encore
pire, des Africains. Là l'outrance peut
dépasser de loin celle de Le Pen. C'est celle du
"modéré" Védrine en visite à Kigali qui
refusa de s'incliner devant un mémorial du
génocide ... Aurait-il osé une telle outrance
à Jérusalem ? C'est celle de de Villepin
qui diffusa sa diplomatie d'influence sur le
thème du double génocide au Rwanda ; un vrai
scandale extrémiste, au coeur même du
mensonge. C'est encore celle d'un Bernard Debré qui
continue à parler du mythe hamite
comme d'une réalité, qui n'est qu'une hypothèse
historique contestée, surfant sur le même
registre que les protocoles des sages de Sion,
mais pour l'Afrique centrale. J'espère
que nous en viendrons à traiter sur le même plan l'anti-sémite et
l'anti-hamite. Non
Alex, les Tutsi ne sont pas des menteurs. En tous cas, ils le sont
ni plus ni moins que
les Français. Le prétendre est de l'extrémisme pur et dur. Encore
ne faut-il pas être un
caméléon : ils sont tellement nuancés qu'on ne distingue plus ce qu'ils
disent dans le
brouhaha médiatique. Il est probablement vrai que, dans leur
résistance passive à la colonisation, les Tutsi ne
se soient jamais sentis obligés de parler
vrai aux européens, et même se soient fait un
devoir de leur mentir et de les
emberlificoter. Est-ce que les Français résistants disaient
la vérité aux nazis ? Dire que "les Tutsi sont menteurs",
même si c'est répété
par un Tutsi négationniste de service (il y a des imbéciles partout et
en plus Dieu sait si
de nombreux occidentaux l'ont écrit depuis 1894),
voilà le genre de connerie que le prisme occidental et ses
caméléons n'arrivent pas à
distinguer. Ils ne voient que l'arc-en-ciel de leurs délires
! Il faut en effet
commencer par admettre que le fait même d'avoir occupé et régenté ces
pays, et de quel droit
?, en asservissant, torturant et tuant éventuellement leurs
habitants pour s"imposer, a
faussé pour longtemps la relation entre occidentaux et
anciens-colonisés. Les premiers menteurs dans cette affaire, Alex, ce sont nos ancêtres. Des "blancs menteurs" dirait Péan, qui n'ont engendré que de "noires fureurs"
et des générations de caméléons
"nuancés" qui confondent nuance et netteté de l'image. J'espère
que les magistrats qui auront à juger prochainement l'extrémisme de
Pierre Péan
pour diffamation et incitation à la haine raciale contre les Tutsi
du Rwanda ne
tergiverseront pas. Mais ils sont tellement à l'image des
Français... E.C.
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7 août 2008
Pour mémoire :
Le Rwanda va tenter de prouver l'implication de la France dans le génocide
(AFP 02/08/2004)
Extrait du communiqué du ministre rwandais des Affaires étrangères le 5 août 2008 : «
Entre octobre 1990 et août 1994, la France a soutenu le régime du
président HABYARIMANA dans la
commission d'actes de génocide, dans la perpétration du génocide
proprement dit entre avril et
juillet 1994, et par la suite, dans la déstabilisation violente du
Rwanda à partir du Zaïre.
L'appui de la France a été de nature politique, militaire, diplomatique
et logistique. Il
n'existe aucun indice d'une quelconque tentative de la part
des décideurs politiques et
militaires français d'user de leur influence afin de mettre un terme
à l'entreprise d'extermination
des civils tutsi débutant en octobre 1990.
La persistance, la détermination, le caractère
massif du soutien français à la politique
rwandaise des massacres; les diverses modalités de
participation française directe dans
l'agression de civils tutsi du fait de leur appartenance
ethnique montrent la complicité des
responsables politiques et militaires français dans la
préparation et l'exécution du génocide des
Tutsi de 1994. »
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Enfin,
un pays du tiers monde a osé traiter un membre
permanent du Conseil de sécurité de l'ONU d'égal à égal...
Le
Rwanda a réalisé ce que n'importe
quel pays civilisé aurait fait en pareille circonstance :
il a enquêté sur une intervention
étrangère dans son pays, en l'occurrence celle de la
France au Rwanda. Le Rwanda est un pays
civilisé. Sa démarche à charge est tout à fait légitime.
Il est en position "normale" de victime
et d'accusateur. C'est aux juges qu'il appartiendra de
peser le pour et le contre. Le rapport que le Rwanda vient de
rendre public est sérieux, documenté, soutenu par des
témoignages. Il s'appuie sur les travaux de
spécialistes internationaux , sur ceux des
parlementaires belges et français, sur ceux de l'OUA
et de l'ONU, et sur ceux des grandes ONG
ainsi que de notre Commission d'enquête citoyenne. Il
apporte en plus des témoignages et des
documents officiels rwandais et naturellement une
meilleure connaissance du pays.
Les
membres de la
commission disent avoir effectué un tri rigoureux des informations,
conscients que des
affabulations et la distance temporelle pouvaient altérer certains
témoignages. Le rapport
explique aussi les méthodes de travail. On ne pourrait
pas en dire autant de l'orientation à charge contre le FPR, indigne
d'une démarche
juridique, de son tissus d'erreurs factuelles, de mensonges,
subornations et
manipulations de témoins du juge français Bruguière, tels que pointés
par "ses" propres
témoins et par des lecteurs attentifs dans son ordonnance
contre des responsables rwandais.
Par ce juge, exécutant politique qui depuis a
perdu son élection de député en 2007 et
n'est plus juge, la France s'est mise
au rang des pays en régression de démocratie. Le rapport
rwandais n'aborde pas la question de l'attentat du 6 avril 1994 qui
était l'objet de
l'ordonnance du juge Bruguière et pour lequel le Rwanda a aussi
constitué une
commission spéciale en cours de travail. En vacances en
Bretagne, j'ai lu l'article de Ouest-France du 6 août 2008 sur le
rapport rwandais,
quotidien qui a pourtant la réputation d'être un bon journal de
province. Le
journaliste, qui n'a visiblement rien lu d'autre que des directives
d'information, s'est
prudemment réfugié dans le poncif d'une démarche de "vengeance" par
rapport à l'ordonnance
du juge Bruguière, refusant d'accepter à priori qu'un pays du tiers
monde puisse contester
la bonne réputation de nos responsables de notre pays "civilisé". Ce
faisant, ce journaliste oublie que la Commission rwandaise a été
décidée en juillet
2004, deux ans et demi avant l'ordonnance du juge Bruguière du 17
novembre 2006, en
réponse à une rencontre entre le ministre des affaires étrangères
français, Michel Barnier,
et son homologue rwandais, Charles Murigande. Michel
Barnier souhaitait instituer un
travail de mémoire commun, franco-rwandais, sur le
génocide. Si la vengeance était véritablement la
motivation des Rwandais, on serait encore bien loin
de la loi du Talion ! Il
faudrait que la France s'attende à bien pire et que le Rwanda soutienne
une faction xénophobe
française qui massacrerait 10% de notre population, soit 6 millions de
français. Là on
pourrait décemment parler de vengeance... et on serait encore dans
la limite de la loi du
Talion.
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Messieurs
les journalistes français un peu de courage. Un peu moins de paresse
intellectuelle : lisez
les rapports. Un peu moins de lâcheté : écoutez les Rwandais qui ont
le droit de dire ce
qu'ils ont vécu, ce dont ils ont été témoin au premier chef dans leur
pays, qu'ils
connaissent bien mieux que nos dirigeants surfaits, civils et
militaires, qui
ne pensent depuis bientôt quinze ans qu'à leur défense. Ceux
qui contestent le droit aux Rwandais de parler de leur propre histoire
sont des rigolos. La
position officielle de la France à la suite de cette publication est
ridicule et idiote.
Elle relève tout simplement de la rigidité orgueilleuse. Les
députés français ne peuvent plus se contenter de leur simple
mission d'information de
1998. Ils doivent ouvrir une véritable commission d'enquête
parlementaire obligeant les
personnes convoquées à répondre à leurs questions et à fournir
des documents. Ils doivent
vérifier honnêtement les charges rwandaises. Le Bureau de notre
association a publié un
communiqué dans ce sens.1 L'invocation
du secret défense soulignerait une fois de plus qu'elle est un odieux
mécanisme d'impunité
politique pour couvrir des crimes. Je souhaite plus de dignité de la part de mon pays et pouvoir en redevenir fier. Emmanuel Cattier Membre
de la Commission d'enquête citoyenne française et responsable de ce
site et de celui
de la CEC, j'ai mis en ligne le rapport rwandais sur le site de la CEC.
Jean-François Dupaquier - Le Monde 11 août 2008
1 Si l'article 141 du règlement de l'Assemblée nationale
permet la création d'une commission
d'enquête parlementaire parallèlement aux
procédures judiciaires en cours ou à venir, ce
qui ne semble pas être le cas.
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4 juillet 2008 Voir la presse française, notamment : L'Humanité, La défiance des militaires Le Figaro, Le général Cuche, un militaire qui assume «jusqu'au bout» Note du 24 juin 1994 du général Quesnot au Président de la République française Propos du Général Jean Varret rapporté dans le rapport des députés (patientez ce lien arrive directement sur le chapitre Des massacres constitutifs d'un génocide sur le site de l'Assemblée nationale - voir sous-chapitre L'élément moral): Extrait : "Cette
volonté d'éradiquer les Tutsis imprègne tout
particulièrement l'armée composée uniquement de Hutus. Le
Général Jean Varret, ancien chef de la Mission militaire de coopération d'octobre 1990 à avril 1993 a indiqué devant la Mission comment, lors de son arrivée au Rwanda, le Colonel Rwagafilita, lui avait expliqué la question tutsie : " ils sont très peu nombreux, nous allons les liquider "" |
Politiques ou militaires, qui gouverne en France ?
« Vous êtes des amateurs, vous n'êtes pas des professionnels ! », Nicolas Sarkozy aux généraux français. «
Il ne faut jamais insulter l'armée, [...] c'est un principe
politique qui date des Romains. Il ne
faut pas insulter une institution de l'État dont le pouvoir
politique a besoin. » Éric de la Maisonneuve, Président de la Société de stratégie. La
levée de bouclier des milieux militaires face à la colère du Président
de la République à la suite du
tragique "accident" de Carcassonne confirme ce perpétuel
esprit des corporatismes qui
détruisent la France. C'est irresponsable.
Au
delà de la levée de
bouclier émotionnelle, les arguments employés, qui montrent que la
"grande muette" a en
fait de nombreux canaux d'expression dans nos médias pour orienter
l'opinion, posent une
fois de plus la question de l'indépendance des politiques face aux
militaires. Nous ne
devrions pas oublier que notre démocratie repose sur la volonté du
peuple dans la
seule mesure où les militaires n'imposent pas d'autres "valeurs" par la
crainte de leurs
armes. Elle ne repose donc que sur le courage des citoyens désarmés
face aux militaires
armés. La tragédie de Carcassone est grave. Elle révèle un
très grand amateurisme. Qui sont les
plus irresponsables ? les militaires ou les politiques
qui ont eu l'idée de cette
manifestation ridicule et dangereuse ou les parents qui ont
amené leurs enfants pour y
participer ? On ne rigole pas avec des exercices de guerre. D'ici
peu, des militaires français et des hommes politiques
français risquent d'être mis en
accusation par la justice rwandaise à cause de
l'implication de la France dans le génocide
au Rwanda. Cela peut déclencher des mécanismes
juridiques internationaux. Beaucoup s'accordent à considérer
que François Mitterrand est le premier responsable de
cette grave dérive française. Mais
qui informait Mitterrand de ce qui se passait au Rwanda
? Qui informait l'ambassadeur de
France au Rwanda, et le quai d'Orsay, de ce qui se passait
sur le terrain ?
Essentiellement l'armée française, le gouvernement rwandais qui
préparait le génocide
et l'armée rwandaise, de fait étroitement encadrée par des conseillers
militaires de l'armée
française.
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Cet
engagement fut officiel de 1990 à 1993 par l'opération
Noroît (sans fondement légal
comme l'a reconnu le chef d'État-major particulier du
Président de la République dans une
note du 24 juin 1994), et de fait également en 1994,
pendant le génocide, à travers les
accords de coopération militaire signés en 1975 et qui
ont permis de maintenir des
conseillers militaires au Rwanda. Pourtant les
militaires connaissaient l'intention génocidaire du pouvoir Rwandais
depuis novembre 1990
(cf. rapport des députés français et déclarations du Général Varret).
Ce qui nous replace
donc à nouveau dans l'interrogation entre la complicité intentionnelle
ou la complicité
induite par l'amateurisme. De façon inhabituelle, il faut
aller à Bogata pour trouver aujourd'hui une armée capable de
monter une action efficace et
responsable de grande envergure ! L'armée française, elle, se
rengorge
de l'opération contre la dizaine de pirates amateurs d'un voilier
de luxe, à grand écho
médiatique ... Nous disons que l'accident de Carcassonne est
grave... alors quel mot employer pour
l'implication de la France dans le génocide au
Rwanda ? Cela devrait-il rester dans l'ombre
peu glorieuse de l'impunité ? E.C.
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24 avril 2008
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Une
urgence à résoudre avec lenteur : l'exécutif est atrophié
et incontrôlé sous la cinquième République
Sous la V ème
république le gouvernement est
la première chambre législative. Lisez plutôt cet extrait de 20 minutes
du 23 avril 2008:
"Le
Conseil des ministres a adopté ce mercredi le projet de loi
sur la réforme des institutions, qui
permet notamment au président de la République de venir
s'exprimer devant le Parlement, dont il
accroît les pouvoirs, selon l'Élysée."
C'est la preuve,
noir sur blanc, qui n'éveille aucun esprit critique, que le
gouvernement français ne
relève pas de l'exécutif mais du législatif.
Cela
me ramène à une
impression profonde que j'ai depuis longtemps : la France n'est pas
gouvernée. Il n'y a pas
d'exécutif en France. L'exécutif croit faire son travail quand
il fait du législatif. Mais
il baisse les bras devant les infos des experts (militaires,
économistes, juristes, etc)
sans procéder à un véritable travail d'enquête de ce qui se
passe vraiment sur le terrain.
La notion de "retour sur investissement" n'a aucun sens
pour les politiques français. Par
exemple, si Balladur a voulu des objectifs pour
l'opération Turquoise, il est hors de
question pour lui de vérifier que cette opération
s'est bien déroulée comme il le
souhaitait. Il n'en démord pas ça c'est forcément déroulé
comme il le souhaitait, tel que
les militaires le disent. Est-ce intelligent ? Nous avons donc en fait trois chambres législatives : - le
gouvernement qui prépare les textes et fixe l'ordre du jour des députés
- la chambre des députés qui se soumet aux directives du
gouvernement par construction,
vote formellement les textes et s'offre des débats
compensatoires parfois hauts en
couleur
- le sénat qui suit de loin la soumission des députés au
gouvernement entre deux
promenades au jardin du Luxembourg.
Il en résulte un désinvestissement complet de la
fonction exécutive qui est laissée au
seul président.... qui en fait coordonne le
travail législatif du gouvernement entre deux
effets d'annonces. Bizarrement,
l'exécutif et omnipotent sur les questions de politique extérieure et
n'en réfère à
personne. Il est incontrôlé, si ce n'est par les critiques souvent
mesquines et
secondaires de la presse... mais qui portent. La France n'est
donc pas gouvernée, ou, en tous cas, la fonction de gouvernement est
atrophiée et
incontrôlée. Cette incurie met donc la France en danger. En quoi devrait consister l'exécutif ? - d'abord
à se soumettre aux lois décidées par les députés, maitres de leur
planning
- Faire exécuter les lois
- Contrôler les problèmes que posent l'application des
lois et en informer les députés.
- Prendre d'autorité toute mesure d'urgence pour bloquer
l'exécution d'une loi
manifestement inadaptée ou l'absence de loi
- Conduire la politique extérieure
- Le président toujours élu au suffrage universel,
devrait garder le pouvoir de nommer
le gouvernement
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Qui devrait contrôler le travail de l'exécutif ? - Ce
n'est pas le travail des députés, mais d'une assemblée de contrôle de
l'exécutif
- Il devrait être impossible à l'exécutif de ne pas
pouvoir référer complètement et
immédiatement de ses décisions, à l'initiative de
l'un ou de l'autre, à la chambre de
contrôle de l'exécutif
- Cette chambre pourrait avoir le pouvoir de
destituer n'importe quel rouage de
l'exécutif, président, membre du gouvernement,
gouvernement tout entier, préfet, etc.
- Cette chambre devrait avoir le pouvoir de nommer les
magistrats, tous les magistrats
qui sont habilités à contrôler l'application des
lois par les citoyens.
- Soumettre au parlement tous les problèmes que posent
l'application des lois ou
l'absence de loi
- Les associations, ONG, et syndicats professionnels
devraient pouvoir faire partie du
collège de cette chambre en tant que tel
Les députés prendraient donc leurs responsabilités, - Ils
fixeraient le travail législatif (planning, commissions, enquêtes,
etc),
- Ils contrôleraient le pouvoir judiciaire et pourrait
destituer les magistrats
- Ils ne s'occuperaient plus du contrôle de l'exécutif
Par ces grandes lignes qui ne prétendent être que des
pistes de réflexions, on pourra
commencer à parler de séparation des pouvoirs, on devrait
plutôt dire de répartition
équilibrée des pouvoirs, afin que la démocratie puisse enfin
exister en France. J'ai conscience du paradoxe de mon titre
par rapport à l'opinion générale. Mais franchement
la fonction présidentielle est souvent
forte dans le freinage, rarement dans
l'accélération. Elle pèse et ne libère pas. C'est
pour cela que je la trouve
fondamentalement atrophiée dans la culture et la pratique
française. E.C. Remarque du 4 juin 2008 : La
tempête dans un verre d'eau que suscite la décision du
Tribunal de Lille, d'annulation d'un
mariage, montre l'infantilisme désespérant de la
classe politique française. On a même
entendu des députés socialistes et UMP demander au
ministre de "faire un projet de loi"
; Où est le pouvoir législatif ? une bande de gamins
! Pire, la Garde des Sceaux,
(n'entendez pas autre chose), n'a pas tort quand elle répond que
la loi actuelle protège
la jeune femme dans cette affaire - il y a probablement beaucoup
d'hypocrisies derrière cette
colère et de problèmes psychologiques, liés à la virginité,
très mal digérés qui refont
surface
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9 avril 2008
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La "prudence" de Madame Simone Veil à propos du Rwanda
(révisé le 11 avril 2008 avec la retranscription du discours de Laurent Contini)
Trois
personnalités de la société française
viennent de s'exprimer sur la "France au Rwanda" : Simone
Veil, dont l'aura de rescapée de la
Shoah est directement liée à ses nombreux témoignages sur
sa déportation dans les camps
d'extermination nazis, Laurent Contini, le conseiller
représentant Bernard Kouchner à la
commémoration du génocide au Rwanda organisée par IBUKA à
Paris et Le général Lafourcade, ancien
patron des forces françaises de l'opération
Turquoise.
Madame
Veil répondait récemment
aux questions d'un journaliste de France Inter qui présentait la
nouvelle encyclopédie
internet de Jacques Semelin sur les violences de masse :
Journaliste :
"Simone Veil, quand Esther Mujawajo dit « un
site de ce genre
est essentiel pour établir les faits de manière absolue et scientifique
», c'est un
combat qu'il faut sans cesse recommencer, le combat pour
l'établissement des
faits pour couper court à la contestation sur ce genre
d'événements ?
[NDLR Esther
Mujawajo, rescapée, est auteure de "La fleur de Stéphanie - Rwanda
entre
réconciliation et déni" qui contient un dialogue entre elle et Simone
Veil]
Simone Veil :
"Je suis très
prudente, là-dessus, parce que je crois qu'on a eu beaucoup de données
qui ont été
prises, mais que chacun est resté dans sa forteresse, je ne sais pas ce
qu'en pense
l'historien, mais chacun est resté complètement dans sa forteresse,
parce qu'en
réalité, quand on regarde ce qui s'est passé au Rwanda, il est certain
que les Français
en général, je dirais l'autorité française, a toujours soutenu les
Hutu, et que les
Belges ont toujours soutenu les Tutsi, et que chacun reste sur sa
position, presque sur
sa position de départ, ce qui rend les choses très
difficile. Alors il y a bien sûr des
gens qui ont été sur le terrain, qui ont vu des
choses, qui sont plus précis, mais il y a
là un fond historique qui est
peut-être la première chose à étudier : pourquoi est-ce
qu'il y a toujours eu
ce soutien français d'un côté, et ce soutien belge de l'autre côté
? Je crois qu'il
y avait des intérêts économiques, il faut le dire franchement, qui ont
ensuite
entretenu ce conflit, qui est devenu quelque chose de très rapide dans
le temps.
D'ailleurs, comme réalisation il y a eu tout de même beaucoup de
morts en très peu de
temps, mais qui fait que moi j'ai des souvenirs où, je
pense, j'entendais des Français
haut placés dire « Mais
il n'y a pas de problème,
naturellement, ce sont les Tutsi qui sont coupables »
Ce nouveau témoignage de Madame Veil, qui était au gouvernement
français au moment du
génocide, en a fait bondir plus d'un, par l'ambigüité de son
expression. La première phrase
dit, d'une manière générale : "Je suis très prudente".
Soit. Mais la dernière phrase dit
"j'entendais des Français haut placés dire « Mais y a pas de problème, naturellement, ce sont les Tutsi qui sont coupables »" et puis c'est tout... C'est
probablement un témoignage sur le négationnisme de la classe politique
française que Madame
Veil pointe du doigt, mais beaucoup de militants ont été choqués par le
fait que Madame Veil
ne fasse pas de critique de ce qu'elle relatait, comme si
l'interprétation
allait de soi. L'interprétation viendra d'ailleurs le 7 avril
2008 lorsque le représentant du ministre des
affaires étrangères à la commémoration
d'IBUKA, Laurent Contini, témoigne du combat que son
ministre doit livrer : "La
France a joué un rôle au moins de 1990 à 1994, donc nous devons faire
face à ce devoir
de mémoire, nous devons continuer. Nous avons combattu l'idée (ou
l'idéologie) des
deux génocides et ce soir c'est clair que pour nous, la France et le
Ministère des
Affaires Etrangères, il n'y a qu'un génocide, celui qui a été commis à
l'encontre des
Tutsis. C'est un combat qui a été difficile, je vous prie de le croire,
et il n'est pas
fini. Je suis content de voir que des parlementaires comme Mme Taubira
sont tout à fait dévoués
à cette lutte." 2
C'est ainsi résumé par des Arméniens sur le site internet du Collectif VAN : "Le
Conseiller de Bernard Kouchner a tenu un discours sans ambigüité,
affirmant la
volonté du ministère de lutter contre les négationnismes, car « il y a
bien eu un
génocide des Tutsis ». Il a poursuivi en disant qu'il fallait apaiser
les relations
diplomatiques avec Kigali malgré le rapport [scandaleux] du juge
Bruguière sur lequel le
gouvernement n'a aucune prise - indépendance de la justice
oblige. [...] "
Mais voilà, les vétérans de Turquoise se sentent menacés par ce
vent qui tourne. Et le
général Lafourcade menace à son tour. David Servenay nous relate ses
propos le 8 avril 2008
dans Rue 89 :3
"La France, par le jeu d'accord
de défense datant de 1975, s'est portée au secours de son
allié menacé par le Front
patriotique rwandais (FPR) des Tutsis chassés de leur pays
depuis 1959, 1963,
voire 1967 et réfugiés en Ouganda et au Burundi."
[...]
"Il
appartient au pouvoir politique et aux plus hautes autorités de l'Etat
d'assurer la
défense des militaires qui ont rempli les missions souvent difficiles
qu'ils leur ont
assignées, d'autant que ces derniers sont astreints au devoir de
réserve. L'abandon ou
l'absence de soutien de leur hiérarchie, en cas de mises
en causes liées aux activités
opérationnelles auraient de graves conséquences. Comment
ne pas craindre alors que
certains hésitent à s'engager réellement dans l'exécution
de missions difficiles, voire
qu'ils les refusent: ou encore que d'autres soient tentés
d'interpréter les ordres et
d'adapter l'exécution de la mission à leur appréciation
personnelle, s'ils ont le
sentiment que le projet politique présente des risques
judiciaires ou médiatiques."
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N'est-ce
pas le général Quesnot
qui disait devant les députés français en 1998 à l'adresse indirecte du
général Dallaire qu'il
fallait savoir désobéir aux ordres, en lui reprochant implicitement de
s'être cantonné dans
le respect strict de son mandat onusien pendant le génocide ? Nos
militaires ont des
interprétations à géométrie variable fort inquiétantes quant à
leur rigueur morale... Au
sujet du devoir de réserve... laissez nous sourire... les services de
communication de
l'armée travaillent à plein régime depuis 14 ans pour entretenir la
bonne image de
l'opération Turquoise. Mais alors la "prudence" de Madame
Veil ne vient-elle pas de ce chantage des militaires de
ne plus obéir aux politiques s'ils
ne les couvrent pas ? Et à ce propos, aujourd'hui,
quelle est vraiment l'indépendance des
politiques vis-à-vis de notre armée ? Ce ne sont pas
les politiques qui détiennent les
armes... On voit d'ailleurs très bien comment notre armée
respecte la légalité républicaine
des pays africains depuis 50 ans. Ce qu'elle fait en
Afrique ne risque-t-elle pas de le
faire aussi en France ? Par construction, je dirais même par
idéologie constitutionnelle, les politiques sont
responsables de ce que fait notre armée.
Mais en réalité, et le réel existe aussi, même
quand ce sont seulement des citoyens
investigateurs qui l'expriment, François Mitterrand
était informé presqu'exclusivement
par les militaires français de ce qui se passait au
Rwanda. Donc s'il a pris de très
mauvaises décisions, il faudrait aussi s'interroger sur
les informations que les
généraux Lanxade et Quesnot lui ont transmis au sujet du Rwanda,
dès avant le retour
armé au pays des exilés de la dictature rwandaise. Mais on
nous oppose le secret défense ; mais pour que la clause du secret
défense soit recevable
juridiquement, il faudrait qu'il y ait accord de défense... Or ce n'est
pas le cas. Hubert
Védrine et, au début, Jean Louis Bianco sont parmi les mieux informés à
ce sujet avec les
conseillers de la "cellule africaine" de l'Elysée et bien sûr
l'état-major de nos
armées. Mais on a vu dans le film "Tuez-les-tous" qu'Hubert
Védrine ment effrontément,
comme continue de le faire le général Lafourcade, à propos des
prétendus "accords de
défense" entre la France et le Rwanda. Il n'y a jamais eu
d'accords de défense entre la
France et le Rwanda, mais des accords d'assistance militaire
pour la formation de la
gendarmerie, étendu à l'armée rwandaise en 1992... et c'est
seulement le 24 juin 1994, deux
jours après la résolution de l'ONU
autorisant l'opération Turquoise, que le général
Quesnot avouera ce fait dans une
note à François Mitterrand. Si l'ONU avait résisté au
forcing diplomatique de la France à
propos de cette résolution, le général Quesnot
aurait-il communiqué cette note à
Mitterrand ? 4 La Justice tranchera. Si
Madame Veil était toujours un juge en activité, comment réagirait-elle
? sans doute
exigerait-elle d'approfondir l'enquête... et donc la levée du secret
défense, pardon, du
secret de l'assistance militaire pour une formation à
l'étranger, et puis elle lirait au
moins le rapport des députés, peut être même celui
de citoyens français ! EC 9 avril 2008
1-IBUKA, "souviens-toi" en Kinyarwanda, principale
association de rescapés du génocide au
Rwanda
2-Extrait du discours de Laurent Contini
enregistré par Annie Faure le 7 avril 2008
(J'ai modifié mon texte du 9 avril à la suite de
cette retranscription pour être fidèle
aux paroles exactes)
Rue 89 David Servenay 7 avril 2008
Simone Veil sur Wikipédia
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1 mars 2008 L'opposant Ngarlejy Yorongar est en vie, selon son fils AFP 1/03/2008 16 heures
Le témoignage de Yorongar dans
Afrique éducation est plus
qu'inquiétant quant au sort qu'aurait subi Ibni Oumar Mahamat Saleh La
France, Déby et les opposants - "Quel rôle a joué la France dans le
kidnapping de trois opposants
tchadiens par la garde présidentielle, le 3 février au soir à N'Djamena
?" Jeune Afrique 24 février 2008
La théorie devient meilleure que la pratique : Le
discours du Président de la République française devant
le Parlement d'Afrique du Sud le 28 février 2008
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La rupture crevée dans la geôle de Deby
Il n'y aura pas de rupture.
Sarkozy, Morin et Kouchner n'en ont pas encore montré la force
mentale. Ils se laissent
pièger par les dictateurs et les intérêts français. Surtout les
pratiques antérieures de la
France ont créé une situation entropique qui exige une très grande
force morale pour en sortir et
une stratégie politique courageuse pour affronter les profiteurs
français...Ceux-là qui agitent le
patriotisme pour se couvrir et dénoncent Survie comme des
anti-français. Les "blancs menteurs"... Aucun
accord militaire ne peut être conclu avec les dictateurs. Donc que
peut-on renégocier avec eux ?
On ne peut qu'imposer une présence militaire française moins
contraignante pour la
politique française, mais plus efficace pour l'économie française
et l'image de la France.
Chacun
sait que le purisme ne conduit à
rien. Tabo Mbeki ne s'y est pas trompé quand il a répondu à Sarkozy que
son idée allait dans le sens de la
décolonisation. Donc la situation actuelle de la France en Afrique est
bien perçue par le président
sud-africain comme coloniale. Pourtant il accepte de recevoir le
président français...
Il faudra donc veiller à ce que ces accords soient discutés dans les parlements des pays concernés,
y compris en France. Nicolas Sarkozy l'a confirmé au Cap.
Mais les rapports de forces sont tels, que dans un conflit comme celui qui se déroule au Tchad, le
moindre soutien devient massif. En l'occurence, le "faible" soutien de la France au dictateur
sanguinaire Deby a été déterminant pour rétablir son pouvoir. Pire, selon Jeune Afrique, la France
aurait été vraisemblablement à l'origine des arrestations des opposants par les infos des services
de renseignement français transmises au président tchadien.
Résultat, jusqu'à plus amples informations, l'opposition démocratique du Tchad est décapitée. Il ne
reste que les va-t-en-guerre. L'armée française a passé par pertes et profit le caractère criminel
d'Idriss Deby Itno... Pendant ce temps là on jacasse en France pour empêcher les criminels
dangereux de retrouver la liberté... Celui du Tchad a causé des milliers de morts depuis qu'il est
au pouvoir.
Bravo pour cette rupture ! Chapeau Sarkozy, chapeau Morin, chapeau Kouchner ! Arrêtez de nous
raconter des salades. Les manipulations textuelles relayées avec complaisance n'y feront rien... Je
ne vous crois pas.
"Je ne vous mentirai pas, je ne vous trahirai pas"...
Si Yorongar et Saleh sont morts, votre rupture est crevée.
EC 1 mars 2008 le matin
Nous avons eu confirmation en milieu de journée par le fils de
Yorongar que son père l'a joint par téléphone. Il est donc bien vivant, mais on reste inquiet sur
son état de santé et sa situation réelle. De plus le sort de M. Ibni Oumar Mahamat Saleh reste non
éclairci... et selon Yorongar il est probable qu'il ait été tué., mais il ne semble pas qu'il en
soit formellement sûr.
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27 janvier 2008
Au
Rwanda, Kouchner parle de "faute politique" (de la France) et de réconciliation (entre france et
Rwanda)
"Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a estimé que Paris avait commis "une faute
politique" au Rwanda, au cours d'une visite samedi à Kigali où il a souhaité, avec le président
rwandais Paul Kagame, la réconciliation des deux pays aux relations houleuses depuis le
génocide."
AFP 27 janvier 2008
Voir documents
inédits des archives françaises sur le site de la CEC
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Monsieur Sarkozy, êtes-vous prêt à assumer à Kigali la complicité
politique et militaire de la France dans le génocide au Rwanda ?
Bernard Kouchner a eu un zest de
courage en plus hier soir 26 janvier 2008 à Kigali. Il a dénoncé "une faute politique" au Rwanda
de la part de la France. Mais sans plus de précision. Bernard Kouchner a donc entrouvert une
porte sur la responsabilité de la France dans les événements du Rwanda, ... on progresse un
peu.
Veut-il dire aussi qu'il y a eu complicité politique de la France dans le génocide ? On ne le
sait pas.
On sait que Bernard Kouchner dédouane complètement l'armée française de ce qu'elle a fait au
Rwanda.... Il est vrai que le chef suprême des armées était à l'époque François Mitterrand, dont
il avait été ministre. Mais c'est faire fît un peu vite d'un certain nombre de faits graves que,
même dans la subordination à une "faute politique", des militaires, responsables et conscients de
servir une démocratie, n'auraient jamais du commettre.
Il ne faut pas non
plus oublier la structure du pouvoir politique dans laquelle Bernard Kouchner travaille : les
ministres déblayent et Nicolas délivre le message "authentique" de la France. Donc la question est
posée à Nicolas Sarkozy.
On doit aussi noter que Bernard Kouchner a réparé hier le comportement sauvage et voyou d'Hubert
Védrine en 2001, qui avait refusé de s'incliner devant un mémorial du génocide "pour ne pas céder à
l'instrumentalisation du génocide". La dignité de la France commence à se redresser au Rwanda. Mais
elle serait plus convaincante si elle était plus directe dans son expression, montrant que
l'exécutif français aurait honnêtement pris la mesure du problème.
E.C.
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26 janvier 2008
Renouer avec le Rwanda, respecter la vérité
Bernard Kouchner
Le Figaro
25 janvier 2008
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"Renouer avec le Rwanda, respecter la vérité"... et un zest de
courage en plus ?
Bernard Kouchner, dans Le Figaro du
25 janvier 2008, présente une position intéressante pour rétablir certaines vérités qui ont
été piétinées par les grenouillages et scribouillages du négationisme français. Mais il tend le
piège de nouvelles fuites de responsabilité de la complicité française :
"Notre rapprochement avec le Rwanda ne se fera pas au
détriment de l'honneur de l'armée française ni de la vérité historique"
Peut-on honnêtement s'engager dans la première voie, et prétendre que la deuxième sera
respectée, sans aussitôt désigner les politiques français comme seuls responsables de cette
complicité française dans le génocide ? la phrase suivante montre comment on passe au-dessus de
ce débat honnête :
"Car la question aujourd'hui n'est plus là"
Cette façon de placer le problème entre l'honneur de l'armée française et "la vérité
historique",... en passant sous silence un acteur de taille dans cette affaire, le pouvoir
politique français de 1990 à 1994, est une habileté. On ne tranchera pas entre les deux
propositions évoquées et la troisième silencieuse. L'affaire lui semble insoluble. Pire il la
prétend obsolète ... voilà une pirouette qui ferait sourire un commissaire de police chargé
d'une enquête criminelle. Ce n'est pas la peine de chercher des complices, car ils sont tous
honorables... y compris celui dont on évite de parler. C'est difficile le courage...*
Comme l'a montré
partiellement le film de Tasma "L'opération Turquoise" et plus complètement le rapport
des députés français, sur le terrain il y avait l'armée française. Sur le terrain il y
avait aussi une armée dictatoriale monoethnique et des rebelles (Tutsi et quelques Hutu
démocrates) qui voulaient que leurs droits soient respectés.
François Mitterrand a soutenu sans défaillance le régime génocidaire, même après le
génocide, sur la base de renseignements fournis par certains courants de l'armée
française et de l'armée monoethnique rwandaise.
Les gouvernements français et le parlement français, de 1990 à 1994, n'ont jamais élevé
la moindre critique contre cette politique. Seul Giscard D'Estaing, à ma connaissance, a
critiqué nettement l'opération Turquoise début juillet 1994, mais sans donner un relief
particulier à sa déclaration.
Les ONG, et notamment en France Médecins sans frontières en avril - mai 1994 et Survie,
ont dénoncé clairement cette complicité...
Jean Carbonare, Président de Survie à l'époque, a même dénoncé cette complicité en
janvier 1993 au journal de 20 heures de France 2, quinze mois avant le génocide. Il ne
s'est pas contenté d'une déclaration à la télévision puisqu'il est notoire qu'il a
rencontré des conseillers de Mitterrand à L'Elysée pour tenter d'infléchir la politique
française au Rwanda.
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Donc tous ceux qui se sont désintéressés ou qui se sont tus ne peuvent pas prétendre
qu'ils ne savaient pas.
Oui Monsieur Kouchner, il faut respecter la vérité et chercher les responsabilités sans
faiblesse, avec le même refus de l'impunité que le gouvernement auquel vous appartenez
montre à l'égard des Africains des banlieues...
Il n'y a pas que dans les banques françaises qu'il y a des irresponsables...
E.C.
* Ce matin 26 janvier vient d'être publié par l'AFP un article où Kouchner dit à propos
du Rwanda et de la France : "En revanche, il y a eu
des décisions politiques qui à mon avis étaient très discutables" ce qui teinte
légèrement ce silence de l'article d'hier.
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11 janvier 2008
Les
capétiens ont débuté leur dynastie par une élection
Nicolas Sarkozy: Réponse de Laurent Joffrin
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Le derviche logic du palais et le heurte feu de la faim
Lors de sa conférence de presse du 8
janvier 2008, Nicolas Sarkozy a justifié avec beaucoup de logique la reconduite aux frontières de
ceux qui sont en situation irrégulière. En substance, il a rappelé, ce qui est cohérent, que dans
un état de droit une décision de justice doit être appliquée, et donc une personne frappée
d'expulsion doit être reconduite à la frontière.
Le problème est ailleurs. Les "Sans papier" n'existent pas. Aucun "sans-papier" n'est vraiment
sans papier. Ils ont presque tous des papiers de leurs pays d'origine... Dès lors si quelqu'un
qui a des papiers est rejeté, c'est pour une autre raison. D'ailleurs Nicolas l'a implictement
reconnu, le problème pour lui c'est qu'il y a un demi-milliard d'africains de moins de 20 ans.
Tout est dit dans cette phrase.
Nicolas Sarkozy, qui est très
logique, finira donc un jour par reconnaitre que le fond du problème est le refus de la
misère des autres... et que nous menons, qu'il mène, une guerre, heurte feux glamours et
sans merci, à ceux qui veulent s'installer chez nous, pour qu'ils ne trouvent pas de
travail, ils n'ont pas le droit de travailler avant l'autorisation de l'administration,
pour qu'ils ne remplissent pas les conditions de logement exigées, etc.
C'est particulièrement logique, hypocrite et insensé. Le droit au travail est un droit
fondamental. Si on laissait aux étranger les moyens de s'en sortir chez nous, en
respectant nos lois et même en leur donnant la possibilité de nous aider à les
améliorer, ils vivraient en bon citoyen, ils conforteraient la société française, quel
mal nous feraient-ils ? Sarkozy vient lui-même de là... De quoi avons-nous peur ? qu'un
africain devienne président de la République Française ? Nous leur menons la guerre, mais
ils restent chez nous, dans les banlieues, où certains d'entre eux répondent à notre
guerre... C'est logique !
La logique Sarkozy, qui est parfois très pertinente, je l'ai remarqué à maintes reprises
face aux conneries de trop de journalistes, peut être aussi très shadokienne... le plus
marrant est qu'il est souvent sincère, ou presque sincère, et qu'il semble ne
pas remarquer lui-même le sophisme parfois tourbillonant de ses démonstrations. Il a un
côté ingénu et astucieux qui séduit et auquel on pardonne...
Le côté "derviche logic" de sa passion de ne pas se laisser démonter, fait mine de
sincérité pour "s'en sortir". Et ça marche très bien, avec un petit hochement de tête,
un léger flottement des épaules et un bon jeu d'acteur habilement maladroitement modeste.
Je suis sincère parce que je suis sincère !
La démarche d'honnêteté qu'il revendique donne parfois l'impression d'un double jeu. Il
se veut avocat du peuple... face aux experts, n'hésitant pas à dire qu'il pêche parfois
par excès de prudence face à leurs mise en gardes. Il ne cesse de souligner les maux qui
justifient les mouvements sociaux, le pouvoir d'achat par exemple, et ce matin on apprend
qu'une réunion nocturne au palais d'experts économistes le "mettent en garde" contre une
augmentation des salaires qui impliquerait, parait-il, automatiquement une augmentation
des prix, c'est à dire un revenu supplémentaire sans travailler plus pour les dirigeants
des grandes surfaces entre autres !
La passion du pouvoir pour le service du peuple n'est pas toujours honnête sur le fond.
Le coeur, tendu sur l'objectif, ne laisse pas assez d'air à l'esprit, comme à celui des
"collaborateurs", pour voir les choses autrement. C'est comme ça qu'on fait ou qu'on dit
des bêtises... des lapsus...
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Le problème des étrangers est une illustration flagrante de ce type de passion. Rien ne
justifie cette guerre qu'on leur mène, si ce n'est la peur de devoir partager. Partager
ou restituer parfois nos richesses. Ces richesses dont bien souvent les fondements se
sont construits, et continuent de s'entretenir, sur des pillages historiques. Pillages
que nos politiques de civilisation antérieures et récentes ont commis. Nous sommes allé
chez eux, et nous continuons, par nos moyens de pression, sans nous soucier de leur
demander leur avis... et nous nous sommes servis et nous nous nous servons, comme ses
copains qui ont des avions généreux.
Combien d'entreprises européennes ont grandi en exploitant les africains, parfois pendant
plusieurs siècles ? Que coute aux Touaregs notre exploitation de l'uranium au Niger qui
fait notre électricité si compétitive ? Que coute aux africains notre exploitation de
leur pétrole, de leurs diamants, de leur or, de leur coltan, etc. ? Ce sont des questions
pertinentes pour notre politique de civilisation.
La logique Sarkozy a des limites. Il est vrai qu'on raconte souvent n'importe quoi sur
lui... mais il est vrai aussi qu'il semble cultiver le paradoxe pour mieux exercer sa
virtuosité logique... à bon compte. Il me semblait me souvenir que la dynastie des
monarques capétiens avait commencé par une élection : petit tour sur Wikipédia,
"En 987, Hugues Capet, duc des
francs est élu roi des francs."
Mais, historien amateur comme moi, Nicolas se moque sans vergogne de "Monsieur Joffrin"
en racontant des trucs super logic pour démontrer qu'il ne serait pas un monarque... Et
ça marche et c'est Joffrin qui raconterait de si grosses "bêtises" ! C'est typiquement
Sarko, le français lambda n'y verra que du feu... Sarko est plus astucieux que cultivé !
Il a de l'aplomb et fait pêter les plombs... comme un gosse brillant et trop gâté !
Bah,... puisqu'il "se lève le matin et se couche le
soir", il prendra aussi de la bouteille... comme les africains qui viendront
encore chez nous ! Quand on lutte pour vivre, la légalité, de toute façon imparfaite, est
secondaire... c'est la ventre repu et oublieux qui crée la confusion entre légalité et
légitimité. Le feu de la faim se moque des heurte feux des politiques de
civilisation...
E.C.
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1 décembre 2007
Le film de
Tasma
La Commission
d'enquête citoyenne
Les archives de
l'Elysée "cachées" par Védrine
A propos du coup de sang contre Védrine...
Réaction d'une rescapée, Yvonne Mutimura :
Un homme, dans une rue de Paris, reçoit du sang sur le visage, une femme lui crie qu'il est un
«génocidaire». Cet homme c'est Hubert Védrine. Ces images violentes et humiliantes m'ont
profondément choquées.
Pourtant je suis certaine que, Hubert Védrine lorsqu'il était secrétaire général de la présidence
de la République sous François Mitterrand (1991-1995), a eu un rôle majeur dans le soutien
inconditionnel que la France a apporté au régime Habyarimana. Ce régime qui persécutait les Tutsi
et qui préparait le génocide. Je suis certaine qu'il n'a rien fait pour désavouer le gouvernement
intérimaire du Rwanda (gouvernement Kambanda) qui organisait le génocide des Tutsi (la
quasi-totalité de ce gouvernement se retrouve au centre de détention du TPIR) et je suis certaine
aussi, qu'après le génocide des Tutsi, il a tout fait pour que mon pays soit gouverné selon sa
vision ethniste, en préconisant la création d'un «Hutuland et d'un Tutsiland». Au même moment la
France apportait son soutien discret aux génocidaires revanchards réfugiés alors au Congo et son
soutien officiel aux tenants de la «troisième voie» aujourd'hui tous négationnistes.
Cet homme doit s'expliquer. C'est ce que j'ai essayé de lui dire lors d'un débat beaucoup trop
court en mars 1998. Mais il n'est pas sain d'utiliser ce type de méthode. Toute personne qui a été
un jour battue, insultée ou humiliée dans la rue par les petits exécutants d'un pouvoir dictatorial
me comprendra.
Yvonne Mutimura
Le grand forum, Canal +, 7 mars 1998
Réaction extraite des commentaires de cet article de rue 89
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Canal turquoise ou peinture rouge
?
L'actualité "Rwanda en France" de cette fin novembre 2007 aura été marquée par deux événements
: un film "Opération Turquoise" et un malheureux pot de peinture sur la tête d'Hubert
Védrine.
Le film est le fruit d'un long travail d'enquête, d'un long travail de mise en scène pour
communiquer quelque chose d'intelligible sur l'implication de la France au Rwanda.
Le pot de peinture a duré 1
minute, a humilié 0 et braqué un peu plus Hubert
Védrine et ses copains contre des gens qui travaillent sérieusement sur la question du
Rwanda, pour un résultat de communication discutable et modeste. Je leur ai d'ailleurs
envoyé un commentaire sur leur site en leur disant que c'était dérisoire par rapport à la
gravité des faits et que je n'aurais d'ailleurs pas accepté non plus qu'on fasse la même
chose avec Bagosora, présumé cerveau du génocide selon le TPIR.
Ses promoteurs espèrent un procès en diffamation pour dénoncer la complicité de la
France... peut être, mais je trouve que c'est instrumentaliser la justice que de procéder
ainsi. Or précisément Hubert Védrine a déjà la malséance, plutôt négationniste, de
reprocher au Rwanda et aux rescapés du génocide "d'instrumentaliser le génocide"... Il a
même eu l'orgueil désespérant, au nom de cette prétendue instrumentalisation, de refuser
de s'incliner devant un mémorial du génocide en 2001 au Rwanda 1. Il va pouvoir en rajouter sur les français
qui instrumentalisent la justice. C'est pas malin. On a déjà de vrais procès en France
qui devraient avoir lieu ou qui sont en cours, fruit d'une véritable action non-violente
pour la vérité sur le génocide et l'implication de la France dans le génocide. Ceux là
sont fondés sur les plaintes de victimes. Là on a retourné artificiellement les choses,
le présumé complice devient victime pour un acte dérisoire en regard de ce qu'on lui
reproche. C'est insensé. Je ne fais pas partie du monde des jeux vidéo où tout, même
l'agression physique, devient un jeu virtuel.
Revenons au film de Tasma que j'ai regardé. Jean-Claude Lafourcade, le vrai commandant de
l'Opération Turquoise, a jugé ce film partiel et partial . Il n'a pas tort. Mais ce film
est conforme à ce que disent ses auteurs : c'est une fiction qui exprime ce qu'ont
ressenti les soldats français sur le terrain et un journaliste qui n'est pas vraiment
Patrick de Saint-Exupéry. C'est toute sa partialité, mais c'est aussi toute sa vérité....
Jusqu'ici nous avions le point de vue des stratèges, maintenant, grâce à Tasma nous avons
le point de vue des hommes qui étaient sur le terrain. C'est tout l'intérêt de ce
film.
Disons le tout de suite la faiblesse de ce film est qu'il s'apparente plus à une parabole
qu'à un documentaire. C'est une bonne attitude pédagogique pour amener les français à
s'intéresser à ce qui s'est vraiment passé. Mais il faudra chercher ailleurs pour relier
les évènements aux faits historiques. C'est possible, car la trame est sérieuse. Elle est
fidèle aux quinze premiers jours de l'Opération, même si certains travers de certains
officiers semblent un peu auréolés... On a voulu faire un film pas un livre d'histoire.
Mais les soldats qui se sont coltinés l'épidémie du choléra seront frustrés par le film
de Tasma. Car si cette épédémie n'est rien à côté du génocide et de l'implication de la
France, ce fût déjà en soi un événement terrible et traumatisant où ils ont fait vraiment
de l'humanitaire. Certes de nombreuses familles de génocidaires ont subi ce choléra. Il
peut être lu comme une justice événementielle. Mais des rescapés l'ont aussi attrapé...
en plus du génocide de leurs proches !
Que le film soit partiel c'est évident pour tout le monde... Tout aussi partiel
d'ailleurs que le chapitre du rapport de la CEC sur Turquoise que j'ai rédigé. J'ai tenté
de rassembler, pour le présenter aux journées de la CEC en mars 2004, puis complété par
le résultat des travaux de ces journées dans le rapport final, tout ce qu'on savait à
charge contre la France au sujet de l'opération Turquoise.
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Pourquoi ai-je mis l'accent la dessus ? Parce que de toute évidence les députés n'avaient
pas correctement fait leur travail critique sur cette affaire de l'opération Turquoise.
Nous avons voulu compléter leur travail. Il faut prendre le rapport des députés, puis
notre rapport et les autres pour avoir une vue moins partielle. Ce qui importe c'est la
part d'honnêteté de tous ces travaux. Je prétend que le notre a été honnête.
Un livre d'Olivier Lanotte 2, dont je
conteste vigoureusement la façon dont il traite des témoins rwandais, est par ailleurs
fort intéressant à lire, car il tend à donner une vision globale des choses... mais là
encore avec un zest de partialité complaisante très "universitaire occidental" et même
d'une université catholique... Le rôle de l'Eglise a-t-il été clairement analysé ?
Surtout, l'auteur n'intègre pas les notions juridiques de complicité et juge, comme Paul
Quilès, que la France est "responsable mais pas coupable"...Les Rwandais doivent être des
êtres virtuels... qui n'auraient en fait rien subi de réel, "le sang va couler à flot sous les coups de machette. [...] Ce sont
des massacres grandioses dans des paysages sublimes" 3 !!!
Je prétend qu'on refuse, qu'on dénie aux Rwandais le droit de parler de ce génocide. Tout
juste tolère-t-on des témoignages qui parlent des machettes, mais pas d'autres chose.
C'est inadmissible. La façon dont Paul Quilès a traité Yvonne Galinier-Mutimura est de ce
point de vue révélateur. Les députés français ne sont allés que trente six heures au
Rwanda !!! La façon dont Lanotte a tenté de descendre le témoignage de mon épouse manque
totalement de prudence...et de respect. il ne traite guère mieux d'autres témoins comme
Vénuste Kayimahe ou Yvonne Galinier.
J'ai mis en ligne sur le site de la CEC des liens vers des articles significatifs parlant
de ce film. Celui pointu et pertinent de Serge Farnel, celui de Collette Braekman qui
relève des accents de vérités, ainsi que celui de Lafourcade 4. Vous trouverez aussi des liens plus volumineux, vers le
rapport de la CEC, son chapitre l'Opération Turquoise et les témoignages lourds filmés
par Kapler, sur lesquels il faudra bien enquêter, ainsi que les auditions que nous
connaissons de la commission rwandaise.
J'attends le rapport rwandais. Car il devrait nous donner un coup de projecteur sur ce
qui reste en France la face volontairement cachée de la lune...
Après il faudra un grand brain storming international et universitaire pour, avec les
Rwandais, sortir de tout cela la substantifique moelle... Les Rwandais méritent bien
qu'on prenne un peu au sérieux leur histoire. Ils ont subi le pire de l'influence
internationale. On doit réparer cela au minimum par une lecture honnête des faits.
Emmanuel Cattier
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0 J'avais d'abord écrit "emmerdé" et non "humilié"
mais je trouve ce mot d'Yvonne Mutimura plus juste et plus sortable en prime !
1 Hubert Védrine était alors ministre des affaires étrangères dans le gouvenrnement
Jospin... dont on connait les déboires huit mois plus tard.
2 Voir ci-contre archives de l'Elysée "cachées" par
Védrine - à propos du témoignage d'Immaculée Cattier-Mpinganzima - les références du livre y
sont.
3 Jean D'Ormesson dans le Figaro des 19-20 juillet 1994
4 Vous noterez au passage dans la présentation de l'interview de Lafourcade
par l'hebdo Mariane qu'alors que le rapport rwandais n'a pas encore été publié,
il est écrit : "Un rapport sans nuances accusant les militaires
français, par exemple, d'avoir jeté dans le vide des Tutsi du haut de leurs hélicoptères, violé
des femmes du pays, etc." Paul Kagame leur a-t-il envoyé un exemplaire ou les services de
renseignements français l'ont-ils déjà ? Et quid de l'indépendance de Mariane ?
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2-10 novembre 2007
Une lettre d'Eric Breteau à Rachida Dati du 8 août 2007
NOUVELOBS.COM | 22.11.2007 | 10:37
Kouchner
et les branquignols de l'Arche de Zoé
Le Point 2 novembre 2007
Tchad-L'arche de Zoé - Children Rescue
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Arche de Zoé, label anti-branquignols
ou sérieuse réflexion ?
L'hebdomadaire Le Point lance une nouvelle sarkozerie : il faudrait créer un label d'ONG
antibranquignols !!!
Tel qu'il a été présenté dans
la presse et par le gouvernement français, le terrain sociologique de l'Arche de Zoé
aurait été idéal pour créer cette affaire. Un médecin d'Argenteuil, rentré le 20 octobre
2007 à Paris, a travaillé avec l'Arche de Zoé. Son témoignage montre un travail classique
et sérieux d'ONG. Il n'ignorait pas l'objectif de l'association. Les images présentées
sur M6 le 4 novembre 2007 montrent clairement la dissimulation aux autorités tchadiennes
de la nature de leur opération. Mais ils sont censés s'occuper d'enfants Soudanais. Il
est clair qu'ils n'ont qu'une certitude relative de la mort de leurs
parents. (Voir notre page Tchad ci-contre)
Les "branquignols" dans cette affaire semblent avoir été aidés au plan logistique par la
France et par le Tchad. Sont-ce ceux-là qui seront à même de donner un label
anti-branquignol ? Il faudrait être bien branquignol pour défendre cette idée. Les
français se sont montrés pour le moins très branquignols en Afrique à moulte reprises,
avec pour conséquences directes ou indirectes, des centaines de milliers de morts depuis
50 ans. La politique française en Afrique est jusqu'à maintenant la championne des
branquignols.
Il est difficile de croire que les services français et tchadiens aient ignorer cette
opération. D'ailleurs l'opération a été arrêtée au moment le plus opportun "en flagrant
délit", c'est une signature. Les autorités tchadiennes peuvent aussi avoir été prévenues
in extrémis par les derniers employés de l'association, informés quelques heures avant du
départ des enfants. Autre hypothèse, je ne serais pas surpris d'apprendre que des
officines françaises et tchadiennes soient intervenues dans cette affaire pour pièger
cette ONG au grand coeur... Kouchner neutralisé au Quai d'Orsay, c'est le moment idéal
pour couper cette branche gênante pour certains courants de l'armée française et les
dictateurs amis de la France que sont ces ONG qui veulent bousculer les politiques...
Mais pour l'instant on ne peut que faire des hypothèses...
Le rôle des intermédiaires tchadiens de l'association doit être sérieusement approfondi.
Le terme parent n'a pas toujours le même sens en Afrique et en France. Un oncle, une
tante peuvent être considérés comme des parents en Afrique. La façon dont les
intermédiaires ont traduit le mot orphelin... n'a pas forcément été correctement compris
par leurs interlocuteurs, d'autant plus qu'ils ignoraient la véritable destination des
enfants. Un enfant sans père, par exemple, peut avoir été présenté comme orphelin alors
qu'il a une mère ou même seulement des oncles et tantes auxquels ces enfants peuvent être
très attachés comme à leurs propres parents... Le sens général d'un discours peut prendre
des significations diverses selon l'objectif d'une action. Là le principal objectif était
dissimulé par l'association... d'où une sérieuse possbilité de quiproquo.
L'opération a toutes les allures d'une connerie par sa volonté de sauver des enfants qui
n'étaient pas les plus menacés dans cette région. Il y avait avant tout volonté de faire
un coup politique... sur fond de la tragédie du Darfour. En sa basant dans l'Est du
Tchad, l'association était dans les marges du conflit. Si l'opération s'était contentée
de son activité au Tchad, cela aurait été excellent. Mais voilà les bailleurs de fonds
voualient bien payer pour récupérer un enfant, pas pour qu'il reste au Tchad... et c'est
une partie du problème. L'arche de Zoé n'a pas trouvé d'autres moyens de
financement...
Pourquoi chaque connerie exigerait-elle un label en parade ? Ce n'est pas parce qu'une
jeune ONG semble s'être fait piégée par des intérêts politiques et/ou sa propre politique
que brusquement il faudrait en profiter pour règler des comptes avec les autres ONG...
Les ONG n'ont pas besoin de label français et au vu des pratiques africaines de notre
pays ce label serait très peu pris au sérieux au plan international. "La traite négrière" est tout de suite ressortie :
"Vous nous prenez notre pétrol et maintenant nos
enfants". (Cf Tf1 sept à huit du 4 novembre 2007)
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Si label il doit y avoir il ne peut être géré que par les ONG, à l'image très mauvaise
des "Conseils de l'ordre". Très mauvaise, parce qu'on voit bien les énormes dérives
auxquelles ces conseils mènent parfois en terme de corporatisme. Nul doute que de telles
dérives s'installeraient dans un Conseil de l'ordre des ONG, à l'image de ce que l'on
voit chez les avocats ou les médecins... qui savent parfois être de vrais maîtres en
Conseils de branquignols...
Le Président Sarkozy est allé au Tchad libérer les hotesses espagnoles et les
journalistes de l'opération Arche de Zoé. C'est à priori un geste courageux de la part du
président. J'apprécie ce type de démarche qui va au charbon. Mais ce geste montre que le
Président français a pu arracher à la justice Tchadienne, par l'intermédiaire du
Président Deby, ces personnes qui participaient à l'opération. Par cet acte le Président
Sarkozy perpétue la françafrique... C'est un peu le serpent qui se mort la queue.
Yorongar, le véritable président du Tchad, bafoué par le coup d'état électoral de
Deby... est sur la même ligne que lui à propos de cette affaire, et n'aurait probablement
pas laissé partir les journalistes sans avis des autorités judiciaires de son pays. Enfin
Thierry Meyssan relève tout un volet de cette affaire qui a sérieusement besoin d'être
clarifié... (Voir notre page Tchad)
Les reportages, passés après l'arrestation des responsables de l'association, montrent
que les journalistes avaient toutes les informations de ce "rapt" et qu'en les gardant
pour eux avant l'heure H, ils aidaient l'opération. Dès lors ils étaient clairement
complices de l'opération et doivent répondre de leurs actes devant la justice.
L'attitude de Robert Ménard, de "Reporter sans frontières", relève avant tout du
corporartisme sélectif et non pas des droits de l'homme. C'est un vieux problème de
certains milieux du journalisme qui amalgament tout pour certains intérêts. On peut
ajouter qu'en refusant de donner leurs rushs à la justice le 9 novembre 2007, il est
clairement mis en évidence que le corps des journalistes dispose d'un pouvoir opposable
au pouvoir judiciaire, qui n'est par ailleurs contrôlé par aucune instance démocratique.
C'est un pouvoir de nature purement corporatiste sous le seul contrôle des patrons de
presse.
Il reste le problème fondamental du Tchad : Idriss Deby a usurpé sa place de Président en
2001 au député Yorongar, qui fut la véritable président élu. Ce rapt de la démocratie
s'est fait avec la complicité active des services français. Deby doit tout à la France,
depuis le début de son accession au pouvoir. La société civile tchadienne cherche un
moyen de reprendre le pouvoir...et d'instaurer la démocratie.
Mais pendant ce temps là, on perd quand même du temps, et des milliers de vies ont été
détruites, d'autres sont menacées par les dictateurs africains, du Tchad, du Soudan ou
d'ailleurs, dans ces pays dont les démocraties sont détruites par les politiques
occidentales criminelles, celle de la France en particulier, celle de la croisade
libérale des USA en général. Autant de politiques croisées qui empêchent les Etats du Sud
de construire de véritables Etats de Droit... obstacles aux enrichissements des pays
dominants de la planète.... dont les sociétés civiles, nous les français entre autres,
veulent le beurre, l'argent du beurre et un certificat de bonne conduite des droits de
l'homme !
E.C. (Article modifié au fur et à mesure de l'arrivée
d'informations du 2 au 10 novembre 2007) |
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20 octobre 2007
Télégramme
du 24 octobre 1990
page 134 des annexes du rapport des députés
Extrait de l'analyse de Colonel Galinié transmis par l'Ambassadeur de France au Rwanda aux
autorités françaises : « [...] l'élimination physique à
l'intérieur du pays des Tutsis, 500.000 à 700.000 personnes, par les Hutus [...] »
Propos du Général Jean Varret rapporté dans le rapport des députés (patientez ce lien arrive directement sur le
chapite Des massacres constitutifs d'un
génocide sur le site de l'Assemblée nationale - voir sous-chapitre
L'élément moral):
Extrait : Cette volonté d'éradiquer les Tutsis imprègne tout
particulièrement l'armée composée uniquement de Hutus. Le Général Jean Varret, ancien chef de la Mission militaire de coopération
d'octobre 1990 à avril 1993 a indiqué devant la Mission
comment, lors de son arrivée au Rwanda, le Colonel Rwagafilita, lui avait expliqué la question tutsie : " ils sont très peu
nombreux, nous allons les liquider " Se trouve aussi page 292 du rapport
au format PDF.
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La stratégie des tortues
Il parait que de
passage à Strasbourg, Jean Hatzfeld s'est arrêté dans une librairie pour présenter son
dernier livre, "la stratégie des antilopes".
Mon propos n'est pas de vous parler de son livre que je n'ai d'ailleurs pas encore lu, si
ce n'est quelques passages qui montrent qu'il semble aussi intéressant que les premiers.
Jean Hatzfeld a le mérite de rendre compte de ce que vivent les Rwandais de la base après
le génocide.
Il y eut des questions dans la salle. Une personne demanda à l'auteur ce qu'il pensait de
l'engagement de la France au Rwanda. La réponse fut surprenante : il a employé une image,
celle des alliés pendant la seconde guerre mondiale, lorsqu'ils bombardèrent l'Europe
pour chasser les nazis. Stupéfiant ! Quel rapport ? Les nazis ont accompli un génocide.
Ils avaient envahi l'Europe. Les alliés étaient les ennemis des génocidaires, même si ce
n'est pas à cause du génocide des Juifs qu'ils débarquèrent en France. Au Rwanda seul le
Rwanda était concerné. La France étaient l'alliée du régime génocidaire et l'opération
Turquoise a entre autre servi à évacuer les génocidaires.
Cela rappelle l'expression désinformatrice : "Les Français ne tenaient pas les
machettes".
Jean Hatzfeld a beau être un bon écrivain, il montre là un très faible sens de la
fidélité aux faits historiques. Une telle erreur de jugement entre dans le champ de la
désinformation. Cela fait froid dans le dos.
Jean Hatzfeld travaille dans le champ des Rwandais qui tenaient les machettes. Sa
débandade strasbourgeoise pourrait laisser penser qu'il cherche à montrer que c'était
uniquement cela.
Voyez vous Monsieur Hatzfeld, nous les tortues de Survie, nous sommes partis les
premiers, en 1993, sous l'impulsion de Jean Carbonare, puis de François-Xavier Verschave.
Inlassablement nous avons marché pour faire comprendre à nos concitoyens que nos
autorités ont failli au Rwanda comme dans bien d'autres pays africains, mais là plus
gravement encore. Seuls peut être les massacres des Bamilikés du Cameroun, ont été plus
graves encore, car il semble qu'alors des centaines de milliers de morts ont subi les
effets d'une armée encadrées directement par des officiers français, ce qui ne semble pas
le cas au Rwanda pendant le génocide.
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Voyez-vous, Monsieur Hatzfeld, les autorités françaises nous balancent de temps en temps
quelques lièvres sur le dos en espérant nous dépasser avant que nous arrivions au but.
Mais nous avons la carapace dure, une bonne mémoire et nous marchons comme des tortues
parties les premières. Plus on nous raconte de salades, plus nous avons à manger...
La France n'a pas tenue les machettes, mais il n'y avait pas que des machettes dans les
massacres génocidaires. Il y avait aussi une armée rwandaise, formée et armée par la
France, qui intervenait dans les massacres toutes les fois que les miliciens avaient
besoin d'un coup de pouce. C'est un fait établi. Les officiers français et l'ambassadeur
de France au Rwanda, pendant la période qui a précédé le génocide, ont eu tout le loisir
d'apprécier l'intention génocidaire, telle que Jean Carbonare l'a dénoncée 15 mois avant
le génocide au micro de Bruno Masure au journal de 20 heures. Le Général Jean Varret a
rapporté aux députés français comment il a connu la question Tutsi au Rwanda, de la
bouche du chef d'Etat major de la gendarmerie rwandaise, en octobre 1990 : "Ils sont très peu nombreux, nous allons les liquider". Au
même moment l'ambassadeur de France au Rwanda envoyait des télégrammes, qu'on trouve dans
les annexes du rapport des députés, qui parlaient noir sur blanc du risque de génocide et
de possibles massacres de "500 à 700 000
personnes". Dès 1990 ! (Voir ci-contre)
C'est donc en toute connaissance de cause que la France a soutenu pendant trois ans les
fonctionnaires de la "saison de machettes" que vous avez si bien décrite, Monsieur
Haztfeld.
Connaissance de l'intention génocidaire et aide aux forces qui préparent, puis
accomplissent, ce génocide, c'est un cocktail difficile à masquer Monsieur Hatzfeld.
Comment pouvez-vous prendre de telles images, les alliés en 1945, pour expliquer
l'engagement français au Rwanda ? C'est insensé !
E.C.
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Septembre 2007
A propos de la
soeur Niyitegeka Felicité sur le site de l'Université catholique d'Ukraine
Un viol
juridique d'un témoin du juge Bruguière ?
Pourquoi affirme-t-on que Pierre Péan reprend à son compte le
racisme de la propagande génocidaire ? un exemple :
page 44 de son livre : "Cette culture du mensonge s'est
particulièrement développée dans la diaspora Tutsi.
[...]Les association de Tutsi [...] ont infiltré les principales organisations internationales
[...] et d'aucuns parmi leurs membres, ont su garder de très
belles femmes Tutsies vers des lits appropriés".
Rappellons deux citations de la propagande génocidaire :
"Les 10 commandements du Hutu" paru dans Kangura en 1990
:
"Article 1. Tout Hutu doit savoir qu'une femme Tutsi où
qu'elle soit travaille à la solde de son ethnie tutsi.
Par conséquent, est traitre tout Hutu
- qui épouse une femme Tutsi;
- qui fait d'une femme Tutsi sa concubine ;
- qui fait d'une femme Tutsi sa secrétaire ou sa
protégée."
Définition de l'ennemi par un comité de dix officiers des Forces
armées rwandaise en 1992 :
"L'ennemi ou son partisan, qu'il soit rwandais ou
étranger de l'intérieur ou de l'extérieur, est reconnu
notamment par l'un des actes ci-après: [...] les étrangers
mariés aux femmes Tutsi;"
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Autojustification
à propos d'un rebond de
Pierre Péan
Ce que craint avant tout Pierre Péan, c'est
que le président du Rwanda sorte de la marginalisation dont la politique française le
poursuivait. Pourquoi ? parce que cette marginalisation est la pierre angulaire du
négationnisme français au Rwanda. Loin de nous l'idée de faire de Monsieur Kagame un
héros des droits de l'homme. Ce n'est visiblement pas sa préoccupation première si l'on
en juge par les difficultés de la presse indépendante ou la libération tardive de son
principal opposant (mais au moins il ne la pas laissé mourir en prison comme l'avait fait
Habyarimana avec son prédecesseur)...
A la réflexion, si le général major Paul Kagame est vraiment le tout puissant du Rwanda
dont parlent ses détracteurs français et congolais, c'est alors à lui que reviendrait
l'honneur d'avoir le parlement le plus féminin du monde. Ce n'est pas vraiment un record
de dictateur. Ou comment alors qualifier le régime démocratique français qui a 18 % de
femmes députées là où les rwandaises s'affichent à 49 % ? Une démocrature de la
françafrique, comme disait François-Xavier Verschave ? Encore un effort Monsieur Sarkozy,
sinon Pierre Péan va vous vouer à la géhenne des maxi-dictateurs-machos !
Monsieur Péan a défendu Wenceslas Munyeshyaka dans son livre et
récemment dans la paroisse de Gisors pour rassurer les pauvres
paroissiens complètement désorientés par les inconséquences de l'Eglise
catholique - qu'il soit innocent ou coupable là n'est pas le problème.
Certains chrétiens continuent de confondre compassion et refus de la
recherche de la vérité. Le prêtre rwandais a quand même été arrêté par
la justice française sur ordre du Tribunal Pénal International. Pour ma
part je n'en suis pas surpris car j'ai entendu des témoignages qui
impliquent qu'il soit "mis en examen" pour savoir quel était le sens
réél de son comportement pour le moins ambigu. Car, d'après
ce que je sais, il peut être acquitté si l'on manque de
preuves pendant le procès. Mais au plan de ma perception de l'évangile
et de l'engagement chrétien, je crois que la religieuse Niyitegeka
Félicité ou ailleurs les élèves rwandaises, encartées "Hutu", qui
ont refusé devant les miliciens de se séparer de leurs amies encartées
"Tutsi", et furent donc massacrées avec elles, sont probablement
beaucoup plus proches de la vérité chrétienne que ce prêtre armé
qui s'auto-proclame, dans nos tribunaux, défenseur des droits de
l'homme.
Monsieur Péan énumère des commissions rogatoires lancées par le juge Bruguière au quatre
coins du monde... sauf au Rwanda. C'est quand même surprenant.
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S'il avait essuyé un refus au Rwanda on le saurait, à moins qu'on nous cache des
choses...
Monsieur Péan oublie de rappeler que plusieurs témoins du juge Bruguière ont été pour le
moins surpris de la façon dont il utilisait leurs témoignages. L'un d'eux a même affirmé
que le juge Bruguière a écrit le contraire de ce qu'il avait affirmé dans son bureau.
Libération a fait un très bon article à ce sujet.
Monsieur Péan oublie aussi de dire que la piste poursuivie par le Juge Bruguière
concernant les missiles de l'attentat contre le président Habyarimana, dont les députés
français avaient déjà les numéros en 1998, a été considérée, de façon approfondie et
explicite, comme sujette à caution par les députés français qui ne l'ont pas retenue
comme plausible. On peut donc se demander si la manipulation n'émanait pas des personnes
que Monsieur Péan défend avec tant d'ardeur, puisqu'après l'essoufflement de Stephen
Smith, il essaye depuis 2 ans de relancer cette piste avec le concours du juge Bruguière
qui, depuis, a été obligé de quitter son poste de juge anti-terroriste à cause de son
inconséquence et de sa dépendance politique.
Bref Monsieur Péan continue de justifier le titre de son livre : "Blancs menteurs" dont
il use par une accusation en miroir. Mais un mirroir peut se mirrer en lui-même...
Monsieur Péan est décidément un idéologue au service d'une certaine idée de la gauche
et de la France, qui comme trop de
chrétiens, (il a prié en public à Gisors pour défendre le prêtre accusé), confondent
compassion et refus de la recherche de la vérité. Je rappelle à mes amis chrétiens que
l'Esprit-saint est esprit de vérité selon les théologiens. Bien des athées sont donc plus
proches de l'Esprit saint que certains génocidaires chrétiens qui nient leurs crimes et
certains démocrates et socialistes chrétiens qui nient leur participation évidente au
renforcement du camp des génocidaires !
EC
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1août 2007
Nature de la Politique africaine de Nicolas Sarkozy ?
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Sarkozy à Dakar, un discours raté, une occasion ratée, c'est très décevant...
Pourtant j'avais envie d'y croire, de mettre l'accent sur le
bon début dénonçant comme crime contre l'humanité l'esclavage. Mais c'est plus fort que tout,
un Français qui s'adresse aux Africains ne peut s'empêcher les dérapages mentaux dont les
Africains ont plus qu'assez. Ils ne supportent plus les discours parisiens. Ce discours aurait
pu ouvrir une porte. Mais la porte est rouillée, elle est restée bloquée.
Dans son texte, Nicolas Sarkozy dénonce la colonisation maintes fois dans un rap rythmé par "la
faute" du colonisateur , mais toujours en tentant de sauver une bonne volonté coloniale que
personne n'entend plus sauf en France. La colonisation fût un crime contre l'humanité,
génératrice de nombreux crimes contre l'humanité. Le Président de la République aurait du le
reconnaitre nettement au lieu d'essayer de préserver quelques fils de bonne conscience, avec un
vocabulaire qui ramène à la repentance, comme les vagues sur la rive. Dix fois il dit le
mot faute dont quatre fois avec le qualificatif de grande faute. Mais rien n'y fait. Affirmer que
le colon a apporté des routes et des hopitaux sans reconnaitre que trop souvent ce sont les
africains qui ont été sommés de les construire par la menance, la torture ou la mort est un
retard de conscience perçu comme une faute de plus.
J'aurais souhaité que l'on reconnaisse un certain effort présidentiel... mais c'est trop tard.
Que ce soit les militants de Survie ou les Africains, personne ne veut plus rien entendre de la
Présidence de la République française sur l' Afrique. On a trop menti. On a trop méprisé, on a
trop sous-estimé les Africains. La bascule de l'histoire est là. L'Afrique se passera de la
France, et même si elle s'en sert elle ne le reconnaitra plus. Et c'est de bonne guerre !
J'ai corrigé la copie du Président de la République. (Voir ci-contre) C'est un exercice un peu
suranné et scolaire... mais je l'ai fait. Peut être servira-t-il ?
Nicolas Sarkozy pourra-t-il se rattraper par des actes concrets ? Il faudra qu'ils soient
nombreux, répétés et constants. La moindre "faute" de plus et la cordée française dévissera à
nouveau.
E.C.
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25 juillet 2007
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L'heureuse libération des infirmières et du médecin bulgares et le
long calvaire des enfants africains
La belle rebelle française restera le symbole médiatique de ce dénouement partiel. Il serait
mesquin de lui contester ses initiatives au nom d'une orthodoxie démocratique stérile.
La rebelle a mouillé son polo dans cette prise d'otage délinquante. Que chacun médite que le
courage se prend où il se trouve. Il faut arrêter de noyer la vie politique avec des
considérations qui n'ont pas évité l'implication de la France dans le génocide des Tutsi en
d'autres temps. On aurait aimé un "coup d'éclat" français entre 1990 et 1994. On a eu que des
pataugeries permanentes de taupes myopes qui ont soutenu l'un des plus grands crimes de
l'histoire de l'humanité. Un peu d'humilité.
Cette affaire qui a duré huit ans ne fait que commencer pour les enfants africains contaminés par
le sida. Elle déssine les nouveaux contours de l'Europe politique et l'immense souffrance de
l'Afrique. Si on la juge au seul plan de l'injustice subie par les Bulgares à Tripoli, on peut
dire que l'équipe qui travaille autour de José Manuel Barroso a balisé le terrain. Nicolas
Sarkozy, qui certes a le beau rôle, a bien fait de conditionner sa venue en Lybie à la libération
des infirmières et du médecin. C'est à souligner.
Au coeur des brousses les enfants victimes du sida n'ont pas la télévision pour connaitre l'écume
des narcissismes européens. Ils n'ont que leurs souffrances et leurs déséspérances qui les
enfoncent dans les profondeurs de la misère. Est-ce que l'Europe va continuer à s'intéresser à
ces prises d'otages de la dictature de l'indifférence démocratique ?
Kadhafi est l'expression délinquante de cette désespérance. Cette expression réussira-t-elle à
briser l'égoisme occidental ? Elle a plutôt contribué à buter les esprits. " La fin est dans les moyens comme l'arbre est dans la semence". Il a
fait payer des européens et des français... compte-t-il sur leur grandeur d'âme pour qu'ils
passent au-dessus de l'humiliation qu'il leur inflige ? Il fait un bien mauvais calcul. Les
enfants africains méritent de meilleurs stratèges ! Cela ne doit pas empêcher de percevoir
l'évolution politique de Kadhafi, que cette affaire finissait par bloquer, et qui doit être
valorisée.
Survie a pointé du doigt des continuités déspérantes qui se sont déjà manifestées depuis
l'élection présidentielle de 2007. Nous observons aussi des évolutions. Mais il reste surtout des
interrogations.
Que se passe-t-il en ce moment dans l'Afrique des grands lacs ? Va-t-on éradiquer les germes
génocidaires qui pullulent encore ? La France continuera-t-elle son travail de sape contre le
Rwanda ? Continuera-t-elle à jouer avec le feu dans l'Est du Congo comme en 1994 ? Ce n'est pas
de coups d'éclats dont a besoin cette fois, mais d'une réorientation diplomatique
essentielle.
E.C.
Le président du Parlement européen se félicite de la libération des infirmières
et du médecin bulgares
Comment les six Bulgares sont revenus au
paysLa Croix 26 juillet 2007
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7 mai 2007
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« Repentance
»ou responsabilité
- « haine de
soi » ou dignité
?
« Je veux rendre aux Français la fierté d'être Français.
Je veux en finir avec la repentance qui est une forme de haine de soi, et la concurrence des
mémoires qui nourrit la haine des autres. »
Nicolas Sarkozy, Président de la République, 6 mai 2007
Que comprendre ? l'expression « concurrence des mémoires qui
nourrit la haine des autres » est très claire. Entend-t-il imposer une mémoire
officielle de l'histoire ? laquelle ?
De nombreux problèmes liés à la Françafrique appellent des débats approfondis au parlement
pour réorienter la politique de la France en Afrique. La politique africaine de la France
doit être pleinement intégrée à sa politique étrangère. Les politiques de défense et
étrangère doivent être soumises au parlement.
En particulier, aucune décision militaire impliquant la France à l'extérieur de ses
frontières ne doit échapper au contrôle du Parlement.
Pour nous il est très clair qu'en ce qui concerne l'Afrique, il faudra passer, entre autre,
par l'acceptation loyale des procédures juridiques sur toutes les implications françaises que
des victimes, et il y en a, peuvent conduire devant la justice française et
internationale.
Pour nous, en ce qui concerne la complicité de génocide de la France au Rwanda, cette
question doit aussi passer par une commission d'enquête parlementaire sur l'implication de la
France au Rwanda de 1973 à 2007, la mission parlementaire d'information de 1998 ayant soulevé
plus de questions qu'apporté des réponses, et ayant imposé des silences sur des points
importants.
On ne constuira pas de bonnes relations avec les Africains en refusant la vérité des faits
historiques. Ce n'est pas tant la vérité de ces faits qui nourrit les reproches, voire la
"haine" des Africains et des militants des droits humains à travers le monde contre la
France, mais la façon des autorités françaises de les refuser, de les contourner, de ne pas
les assumer.
Le nouveau Président de la République a montré dans sa campagne qu'il savait éviter d'assumer
des bilans de politiques auxquelles il a participé. Nous avons donc toutes les raisons d'être
vigilants sur de tels propos.
Reconnaitre des faits, ce n'est pas de la repentance. C'est respecter ceux qui en ont été
victimes. C'est participer à l'idée de "l'impunité zéro" en matière de délinquance. Une fois
les faits reconnus, la repentance est une affaire personnelle, de nature subjective, qui
s'associe aux croyances de ceux qui sont impliqués. Chacun assume selon ses convictions et sa
morale. La repentance est un problème personnel, ce n'est pas un problème
politique. L'exigence c'est d'assumer politiquement ce que les historiens, les enquêteurs et
les juristes établissent.
On ne peut pas, au nom de perceptions morales et amorales athées, éviter d'assumer des
responsabilités politiques, qui ne peuvent en aucun cas être confondues avec la repentance
chrétienne.
EC
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5 mars 2007
Forum avec Yves Ternon,
auteur de plusieurs livres sur les génocides du XX° siècle - Ce forum a eu lieu le 4 mars 2007
sur le site des "Nouvelles de l'Arménie"
Le négationnisme
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La notion de génocide est-elle bien comprise ?
Les événements du Darfour laissent à nouveau l'opinion publique et les Etats tergiverser sur la
nécessité d'intervenir ou pas. Les décisions de justice qualifiant de génocide les événements de
Srebrenica en Yougoslavie posent question. Ces deux cas montrent que l'on passe d'une réalité à
une autre sans grande cohérence. On a même l'impression que les définitions oscillent selon qu'il
s'agit de l'Europe ou de l'Afrique, selon que l'on est loin ou proche culturellement des
victimes.
Or ce ne sont pas les souffrances des victimes qui qualifient un génocide, mais la nature du
projet de ceux qui l'organisent. On peut torturer atrocement un opposant politique pendant des
jours pour le tuer atrocement in fine sans qu'il s'agisse de génocide, alors que des personnes
tuées d'une balle dans la tête, sans souffrances prélable peuvent être victimes d'un
génocide.
Au Rwanda en 1994 on n'est pas intervenu à temps en freinant diplomatiquement la qualification de
génocide des événements. Au Darfour on recommence de la même manière. La France, qui
s'enorgueillit de son opération Turquoise au Rwanda, ne semble pas dans les mêmes dispositions au
Darfour. Sans doute n'a-t-elle pas à sauver un régime génocidaire militairement battu au Soudan
?
Il semble qu'il ne faut pas attendre que l'on soit d'accord sur la qualification de génocide de
crimes contre l'humanité pour devoir intervenir. En ce sens il faudrait reformuler la convention
pour la prévention et le répression des crimes de génocide de 1948. L'intervention pour la
prévention des crimes de génocide devraient être déclenchée dès lors qu'il y a des crimes contre
l'humanité où la notion de purification ethnique est en cause.
C'est la seule manière de réprimer à temps un crime de génocide. Pour le prévenir il faudrait une
veille idéologique comme le font les ONG et des campagnes d'information ad hoc. Par exemple si en
1975 on avait pris au sérieux l'article du 4 février 1964 du journal Le Monde, on n'aurait pas
signé des accords de coopération militaire avec Juvénal Habyarimana sans une enquête plus
sérieuse.. (à supposer que les services français soient totalement innocents dans son coup d'Etat
de 1973). En 1990 on aurait écouté ce que le général Varret de l'armée française a entendu de la
bouche du chef d'Etat-Major de la gendarmerie rwandaise à propos des Tutsi : "ils sont très peu
nombreux, nous allons les liquider". (Cf rapport des députés français) Nous aurions évité de
coopérer avec ce régime...et probablement le génocide aurait-il été tué dans l'oeuf.
Encore faudrait-il que nos responsables militaires soient vraiment au service de la démocratie et
non des dictatures en Afrique ou ailleurs. Et s'ils tolèrent des dictatures génocidaires en
Afrique, ils sont un danger pour notre propre démocratie dont les responsables sont décidément
bien inconscients.
EC
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Le Sommet citoyen France-Afrique est organisé par
ATTAC, le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD), le Cédétim,
Greenpeace-France, Oxfam France-Agir ici, le Secours catholique / Caritas France et
Survie.
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Février 2007 - Le mois contre la Françafrique à
Strasbourg
Malgré les affirmations de certains rusés protecteurs des intérêts français en
Afrique, la "Françafrique" résiste et n'est pas si moribonde qu'ils veulent le faire croire. Elle
fait le mort pendant les présidentielles.
C'est ce que nous allons vous montrer entre autres à Strasbourg par trois manifestations au cours
du mois de février 2007.
La Françafrique pose encore question. Elle est dans l'oeil d'un cyclone d'impunité
scandaleuse. De nombreux citoyens, la quasi totalité des ONG tiers-mondistes, veulent la mettre
au coeur des débats des présidentielles françaises, notamment à travers l'initiative du CRID "état d'urgence planétaire" dans laquelle Survie
est partie prenante.
Il ne s'agit pas de chasser les autres débats tout aussi nécessaires, mais de faire
en sorte que les présidentiables montrent qu'ils rompent avec un tabou politique
français, qu'ils prennent la mesure du problème
et qu'ils s'engagent dans une rupture saine avec certaines
pratiques désastreuses pour des millions d'Africains qui veulent s'en sortir.
Cette attitude nous semble tout simplement indispensable au
développement durable de plusieurs pays d'Afrique francophone.
Ce mois contre la françafrique se déroulera aussi dans plusieurs villes de France, le
programme est en ligne sur www.survie-france.org.
A Strasbourg nous insisterons sur trois thèmes, dont certains dépassent d'ailleurs
la sphère franco-africaine :
- La privatisation de la violence par le recours des démocraties occidentales, et en
particulier de la France, à des sociétés privées pour mener des guerres secrètes au sein de
"conflits officiels"
-
L'imaginaire de l'Afrique en France, pour essayer de
débroussailler les clichés qui nous éloignent des réalités africaines
- La projection commentée d'archives françaises et rwandaises sur le génocide au Rwanda qui
montrent la gravité, encore niée, de la collaboration des autorités françaises des années 1990
avec le régime génocidaire rwandais
E.C.
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16 décembre 2006
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Vive l'humanité et le développement durable de l'Afrique !
Il ne faut pas s'y tromper, Paul Kagame est en train de cristalliser sur lui les espoirs des
jeunes africains qui veulent la fin du néocolonialisme français. Les vieux stratèges parisiens
peuvent prendre leur retraite la queue entre les jambes. Ils ont définitivement perdu la partie
face à Paul Kagame, quoi qu'il arrive, quel qu'il soit, quelles que soient ses responsabilités
passées et quoi qu'il devienne.
L'Afrique est en marche et veut son indépendance définitive et sans appel. Ce que Kadhafi n'a pas
réussi à faire en Afrique, les jeunes présidents africains le feront peut être par la seule force
d'un combat symbole et politique où les armes sont inutiles. L'Afrique anglo-saxone et la
jeunesse de la françafrique en ont ras-le-bol de cette vieille Folcoche qu'est la France
militaro-économico-politico in Africa.
Allez les Africains, beaucoup d'européens vous comprennent. N'hésitez-plus. Renvoyez Folcoche au
musée des vieilles idées. Les Français se chargeront de la figer au musée Grévin, entourée des
figures de cire de De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand et Chirac... on pourra rajouter à
côté d'eux tous les maréchaux et généraux qui se sont "illustrés" en Afrique et surtout des
victimes du génocide franco-rwandais, des massacres du Cameroun, d'Algérie, de Madagascar, de
Côte d'Ivoire, du Sénégal, des représentants des millions d'esclaves vendus aux blancs corrompus
par des noirs corrompus, contre des articles de bazar et de l'alcool.
En même temps vous libérerez les Français et l'Europe d'un lourd fardeau que leurs hommes
politiques leur font trainer. C'est le moment, les présidentielles françaises sont là.
Lors des présidentielles de 1981 les paysans du Larzac ont gagné en France contre les militaires
et Michel Debré. En 2007, ce sont les paysans d'Afrique qui doivent gagner contre la France
Folcoche et ses gigolos politiques, ce noeud de vipères !
Ensuite il faudra réformer l'ONU et toutes les institutions internationales, que les états-uniens
le veuillent ou non. A chaque jour suffit sa peine. Commençons par celle d'aujourd'hui.
E.C.
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- Voici un article qui illustre nos propos d'il ya trois semaines....
(Le Devoir 05/01/2007)
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