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Résumé de
l’interview d'Emmanuel Ruzigana par
téléphone sur radio Rwanda
Il raconte qu’il s'est
retrouvé dans les conclusions du juge Bruguière
comme témoin alors qu'il lui avait bien répondu
lors de son interrogatoire à Paris qu'il était
à Gatuna (dans le parc national) quand il y a eu l'attentat
et qu'il n'a jamais connu l'opération « Network
» au Rwanda.
Il raconte ensuite son itinéraire : il avait rejoint le maquis du FPR en 91 dans le Mutara. Après le génocide, il a travaillé comme gendarme à la Brigade de Muhima (en face de la prison central 1930), ensuite il a été muté à Remera. Il a décidé de démissionner de l'armée pour rejoindre la vie civile, comme il l'était avant la guerre. Mais ayant connu Ruzibiza dans l'armée, ils sont restés en contact lorsque Ruzibiza a fuit. Quand ce dernier a appris que Ruzigana n'était plus à l'armée, il a cru que ce dernier avait eu des problèmes avec la hiérarchie et lui a proposé de venir en Europe. Ruzigana lui a dit que ce n'est pas facile car il ne connaissait personne pour la prise en charge et le visa. Ruzibiza lui a dit qu'il a un ami secrétaire d'ambassade à Daar es Salam, qu'il suffit que Ruzigana s'y rende. Il est parti jusqu'à l'ambassade de France à Daar-es-Salam ou le secrétaire de l'ambassade lui a donné le visa le même jour sans problème pour venir en France. Arrivé à l'aéroport de Paris, la police l'attendait pour le conduire dans le bureau du juge Bruguière, où celui ci l'attendait avec un greffier et l'interrogatoire a commencé tout de suite avec comme question : Dis-nous qui a abattu l'avion
d'Habyarimana ?
Parle nous de l'opération Network? Parle nous des exactions commises par le FPR ? Lorsque Ruzigana a
répondu qu'il était dans le Mutara et qu'il ne
sait pas ce qui s'est passé à
l'aéroport et vu le grade qu'il avait, il ne pouvait pas
connaître le secret des grands militaire même s'il
était lui même militaire, le juge
Bruiguière s'est fâché et lui aurait
dit qu'il doit retourner à l'aéroport et qu'il ne
compte pas avoir l'asile politique en France s'il ne coopère
pas. Ruzigana lui a répondu qu'il ne comptait pas rester en
France puisqu'il n'y connaît personne. Il s'est rendu en
Belgique et il a dit à Ruzibiza que ce n'était
pas bien ce qu'il fait d'accuser Kagame de choses auxquelles il n'a pas
assisté...
Il a appris ensuite que Ruzibiza cherchait des Rwandais pour témoigner contre Kagame et il lui a demandé de ne plus le mêler à ces histoires politiques. |
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Un témoin rwandais
récuse le juge Bruguière :
Ruzigana, cité dans l'enquête sur l'attentat du 6 avril 1994, accuse le magistrat d'avoir déformé ses propos. Libération - 4 décembre 2006 "Contacté
par Libération en
Norvège, Emmanuel Ruzigana, 35 ans, donne un
certain nombre de détails troublants. Premier
problème, Ruzigana
parle à peine le français, encore moins bien
l'anglais. Or le
procès-verbal d'audition, daté du 29 mars 2004
à 15 h 40, dont Libération a
pu lire une copie, ne mentionne que trois
personnes présentes : le juge, la greffière
Sandrine Mounes et le
témoin. Pas de traducteur en kinyarwanda ! Pourtant, les
réponses
du témoin, dans un excellent français,
fourmillent de détails.
Aujourd'hui, Ruzigana explique que la greffière lisait un
texte,
lui demandant de confirmer ou d'infirmer. «Parfois,
je ne comprenais pas la question, il fallait s'y
reprendre à plusieurs fois. Le juge n'aimait pas mes
réponses. A la
fin, il m'a dit, énervé : "C'est fini, sortez, il
n'y aura pas
d'asile !"» Avant de partir, la
greffière lit à toute vitesse le
procès-verbal et lui demande de signer. Il
s'exécute sans
comprendre." (L'article de Libération du 4 décembre 2006 n'est plus en ligne)
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Le juge Bruguière démenti par l'un de ses témoins-clés (Radio France International)
"Le dossier du juge
Bruguière se fissure. Un de ses témoins rwandais,
cité dans les pages 23 à 25 de l’ordonnance
qu’il a transmise au parquet au mois de novembre, l’accuse
d’avoir «déformé son
témoignage». "
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