Quelle est la
véritable nature de la politique africaine de Nicolas Sarkozy ?
Cette politique semble indécise. Pas de
rupture avec la Françafrique, ni rejet franc de sa critique, mais
maintien new look des intérêts de la France. Jean-Marie Bocquel est toujours membre du
gouvernement, secrétaire d'État à la défense et aux anciens
combattants. Donc une politique à géométrie variable, qui voudrait
montrer une rupture qui ne vient pas et qu'elle donne l'impression de
vouloir garder en réserve pour satisfaire l'opinion. Une Françafrique en profil bas, attendant
probablement la disparition des tyrans africains pour faire croire à sa
mort... alors qu'elle vient de la France avec la complaisance des
tyrans ! Mais quand les tyrans auront disparu, n'aura-t-on pas un
robinet cassé et un tuyau qui déversera sans contrôle l'hémorragie
française ?
(12 août 2008)
A noter aucune
réaction présidentielle à la mise en cause de 33 personnalités
françaises à la suite du rapport rwandais, mais des réactions à fleur
de peau des ministères concernés. Rien de bien pesé pour
l'instant.
- Les discours des 3 et 5 décembre 2007 du Président de
la République française en Algérie
Site de la présidence
La condamnation de la colonisation comme "système injuste par nature"
est-elle opportuniste ou sincère ? La réponse à cette question n'est
pas anodine. Si elle est sincère, N.S. doit s'interdire de lui-même
tout néocolonialisme, et, par exemple, s'intéresser aux problèmes des
Touareg par rapport aux projets d'Areva...et même à la nature des
contrats passés entre des entreprises françaises et le Niger. Au
Conseil de sécurité de l'ONU, les autres contrats peuvent aussi être
suivis...
- Les Touaregs en danger : Edito d'Issouf ag Maha
AlterInfo 4 décembre 2007
- Algérie
: Nicolas Sarkozy attendu au tournant
Afrik.com 4 décembre 2007
- Alger voit dans les propos de Sarkozy un progrès
insuffisant
Le Point / Reuters 4 décembre 2007
- Denis Sassou Nguesso au Sénat le 6 décembre. Un
dictateur à l'honneur.
Survie-France 3 décembre 2007
- Arche de Zoé : illustration de la Françafrique ou fin
de "l'Afrique à papa" ?
Jeune Afrique 5 novembre 2007
- Sarkozy est allé au Tchad libérer les
hôtesses espagnoles et les journalistes de l'opération Arche de Zoé.
C'est à priori un geste courageux de la part du président. Mais ce
geste montre que le Président français a pu arracher à la justice
Tchadienne, par l'intermédiaire du Président Deby, ces personnes qui
participaient à l'opération. Les films montrent que les journalistes
avaient toutes les informations de ce "rapt" et qu'en les gardant pour
eux, ils aidaient l'opération. Dès lors ils étaient clairement
complices de l'opération et devaient répondre de leurs actes devant la
justice. Par cet acte il perpétue la françafrique... C'est un peu le
serpent qui se mort la queue.
- L'opération a toutes les allures d'une
connerie par sa volonté de sauver des enfants qui n'étaient pas les
plus menacés dans cette région. Il y avait avant tout volonté de faire
un coup politique... sur fond de la tragédie du Darfour. En sa basant
dans l'est du Tchad, l'association était dans les marges du conflit.
Pourtant quand on regarde les choses de plus prêt c'est beaucoup plus
complexe... notamment au niveau des États concernés.
- Il est clair que cela ne résout pas le
problème fondamental du Tchad : Idriss Deby a usurpé sa place de
Président en 2001 au député Yorongar, qui fut la véritable président
élu. Ce rapt politique s'est fait avec la complicité active des
services français. Deby doit tout à la France, depuis le début de son
accession au pouvoir. La société civile tchadienne cherche un moyen de
reprendre le pouvoir...et d'instaurer la démocratie.
Il semble que la réponse africaine soit :
On se fiche de ce que vous avez à nous dire, il est trop tard, on en a
ras-le-bol, de vos ficelles habituelles, taisez-vous et rentrez chez
vous !
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