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Les négationnistes du génocide des Tutsi
redoublent d'efforts depuis
que des Rwandais ont porté plainte
contre l'armée française devant le
tribunal aux armées à Paris en févier
2005.
Ce
négationnisme
tourne autour de quelques idées simples
:
- L'attentat contre le Président du
Rwanda,
Juvénal Habyarimana, serait la seule
cause du déclenchement du génocide
- C'est le FPR (L'organisation politique
et
militaire des Tutsi en exil qui
voulaient revenir au Rwanda) qui aurait
abattu l'avion d'Habyarimana
- De mars 2004 à novembre 2006, le
principal
témoin de cet attentat est l'ex-FPR
Ruzibiza qui affirme faire partie
du commando qui a abattu l'avion. il a
été entendu par le Juge
Bruguière. Et "donc" le juge Bruguière
va sortir un rapport qui accuse
le FPR d'être l'auteur de l'attentat
- Le juge Brugière a publié en novembre
2006 une
ordonnance qui accuse le FPR et Paul
Kagame d'être auteur de
l'attentat
- Ce serait donc le FPR le responsable
du
massacre des Tutsi
- Il n'y aurait pas eu de planification
des
massacres des Tutsi
- Le nombre de victimes Tutsi n'est pas
aussi
important qu'on le dit
- Les Hutu auraient été autant
massacrés, sinon
plus, que les Tutsi, et tout aussi
sauvagement. Il y aurait eu un
"double génocide", "Les génocides du
Rwanda..." ou "les génocides
rwandais"
- Ce serait la propagande très efficace
du FPR
qui aurait pollué toutes les
organisations internationales, (y
compris
par conséquent la mission d'information
parlementaire française de
1998), avec l'idée qui fait autorité
devant les instances
internationales que seuls les Tutsi ont
été victimes d'un génocide. Ce
serait "l'histoire officielle du
génocide des Tutsi" poussée par la
propagande du FPR qu'il faudrait
"réviser"
- Dans cette révision de l'histoire il
serait
important de souligner qu'il serait
impensable que la France soit
coupable de complicité de crime de
génocide et que ces accusations
viendraient d'un complot anti-français
orchestré par le FPR
- Ce complot serait relayé par des
"idiots
utiles" des ONG, notamment en France
l'association Survie, qui serait
le "cabinet noir du FPR en France" sous
la coupe successive de Jean
Carbonare et de François-Xavier
Verschave. Ils n'auraient pas dénoncé
les crimes du FPR.
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Le négationnisme est au coeur du processus
génocidaire
Un génocide
ne peut
s'accomplir sans mettre en oeuvre son
propre négationnisme.
Dans la période préparatoire, le génocide
est présenté comme une
légitime défense, il n'est pas un
génocide. La déshumanisation des
victimes pour motiver les tueurs est un
autre signe. Il est
particulièrement flagrant au Rwanda, mais
il se retrouve dans la Shoah.
Bien évidemment pendant les massacres les
responsables nient ce qu'ils
accomplissent. Au Rwanda le génocide était
un "travail". Il s'exécutait
aux heures de travail. Son salaire était
le pillage autorisé, légitime,
des biens des victimes. Ceux qui ne
travaillaient pas étaient punis.
C'est "normal" si on désobéit aux
autorités. Tout est fait pour que le
crime n'inspire aucun sentiment de
culpabilité, qu'il apparaisse légal.
Pour les complices aussi. Mais ce qui est
frappant au Rwanda c'est que
les exécutant sont tellement convaincus
qu'ils agissent bien, qu'ils
parlent naturellement de leurs crimes aux
journalistes qui accompagnent
l'opération Turquoise par exemple. ( Les assassins racontent
leurs massacres Le Figaro du
29 juin 1994 ). C'est le maillon
faible du système génocidaire
rwandais.
Enfin après les massacres, on essaye
d'enrayer les processus
d'établissement de la vérité, les
tribunaux et les procédures
judiciaires. On tente de manipuler
l'information. On tue des témoins
(problème récurent au Rwanda). C'est la
construction de l'impunité qui
doit protéger "l'innocence" des criminels.
L'attitude du parquet du
Tribunal aux armées à Paris face aux
plaintes de Rwandais contre X est
particulièrement parlant à ce sujet. Voir
le site de la CEC. Celle de la
défense des génocidaires
"présumés" devant le TPIR aussi.
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Le négationnisme direct
L'exemple
le plus
frappant est celui de RobinPhilpot
dans son livre "ça
ne
s'est pas passé comme ça à Kigali",
édité
par Charles Onana (Duboiris) propagandiste
notoire
de la thèse du juge Bruguière sur
l'attentat.
Cette
négation
frontale du génocide place clairement son
auteur et son éditeur dans la
catégorie des négationnistes du génocide
au Rwanda. Ils devraient être
jugés comme tel. On peut noter que
l'éditeur, Charles Onana a publié en
2006 un livre écrit pour dénigrer le TPIR
(qui a certes de nombreux
défauts à cause de la lutte sournoise de
certains pays influents du
conseil de sécurité, dont la France) et a
fait de nombreuses
conférences avec un avocat, Jean Degli,
évincé des avocats de la
défense au TPIR pour malversation.
On peut remarquer, ce n'est pas
répréhensible mais montre des
connivences possibles, que le frère de
Robin Philpot est un avocat qui
a défendu des auteurs du génocide au TPIR,
notamment Jean-Paul
Akayesu, dont le jugement est considéré
comme une référence
juridique pour confirmer la réalité du
génocide au Rwanda. Sur le site de
l'avocat John Philpot on pouvait
lire (le site
est inaccessible en 2008):
"Depuis
2002, Me Philpot représente M.
Protais Zigiranyirazo, beau-frère du
président assassiné du Rwanda, M.
Juvénal Habyarimana. Il s'agit d'une
poursuite politique menée contre
un homme qui, selon les preuves
disponibles, est au-dessus de tout
soupçon, les accusations ayant été
portées simplement parce qu'il était
un membre influent de la famille du
défunt président. Me
Philpot a déjà témoigné à titre
d'expert en droit international des
droits de la personne et il a
organisé nombre de missions et de
colloques dans le domaine du droit
international. Il
est
important pour les avocats de se
prononcer sur les injustices
fondamentales relatives à des questions
telles que le droit à un procès
équitable. Me
Philpot est
convaincu qu'un nombre significatif des
accusés en droit pénal
international, et particulièrement au
Tribunal pénal international pour
le Rwanda, sont fondamentalement
innocents, ayant été ciblés par le
Procureur, souvent partial, pour des
raisons politiques. Il est
impératif de saisir les tribunaux ainsi
que les forums grand public de
ces questions."
Madame
Agathe
Kanziga, veuve du Président Habyarimana, a
repris cette dernière
argumentation dans un interview de
France 2 en février 2007, pour
se défendre des accusations portées contre
elle dans les deux décisions
concernant sa demande d'asile en
France début 2007.
La décision de rejet de la
commission de recours des
réfugiés en France (15 février 2007)
concernant madame Agathe
Kanziga-Habyarimana est particulièrement
édifiante concernant le
négationnisme direct des auteurs présumés
du génocide. Bien que très
isolée, cette décision honore notre
démocratie française. On ne
comprendrait pas dès lors que nos
autorités judiciaires et politiques
restent encore inactives à l'encontre
de Madame
Kanziga-Habyarimana, gravement suspectée
de planification et
d'instigation de génocide au Rwanda.
TPIR/jurisprudence - le
TPIR reconnait que le génocide
rwandais n'a plus besoin d'être prouvé
FH 22/06/2006
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Le négationnisme par le "double-génocide"
Axiome : si
on
arrive à démontrer qu'il y aurait eu aussi
un génocide des Hutu, la
culpabilité du Hutu power en serait
diminuée et celle de ses complices
aussi.
On amalgame par la même occasion "massacre
de masse" et "génocide" en
oubliant qu'un génocide est qualifié
d'abord par l'intention de ses
auteurs et nullement par la quantité de
victimes ou la violence subie.
Par exemple, pendant la guerre
mondiale de 39-45, il y a eu
environ six millions de personnes victimes
d'un génocide et au total
environ cinquante million de morts.
Pour parfaire la
bonne mesure on exagère les massacres
du FPR. Réfuter ces
exagérations est qualifié de soutien au
FPR ("cabinet noir du FPR en
France") et de refus d'admettre qu'il y a
eu des massacres commis par
le FPR. (esprit de bascule)
Principaux adeptes :
- Des présumés génocidaires devant le
tribunal
pénal international pour le Rwanda et
leur entourage
- Les alluvions du Hutu-power dans la
diaspora
rwandaise
- François Mitterrand
- Dominique
de
Villepin (2003) 1
- Bernard Debré (deux livres, est
intervenu aussi
devant les députés, "sans
davantage
de précautions" selon les
députés, dans ce qu'ils ont considéré
comme une "tentative
de
désinformation" au sujet des
missiles de l'attentat du 6 avril
1994)
- Abdul Ruzibiza (ex-FPR condamné au
Rwanda,
exfiltré, selon plusieurs sources, par
les services français depuis
Nairobi, un livre, principal témoin du
juge Bruguière sur l'attentat)
- Pierre Péan (par suggestion d'un plus
grands
massacres de Hutu que de Tutsi
en amalgamant génocide
et massacre de masse - un livre et de
nombreux interview - également
défenseur de la Thèse de Bruguière sur
l'attentat)
- Les responsables politiques et
militaires de
l'opération Turquoise : les directives
militaires françaises "ambigües"
lors de l'opération Turquoise confondent
parfois les miliciens et leurs
familles en "personnes déplacées"
(victimes principales du choléra
dans les camps) et à l'inverse les
victimes du génocide, "tutsi"
assimilés abusivement à
"l'ennemi FPR", les "Khmers
noirs",
qualificatif donné par l'armée française
au FPR et combattus comme tels
au mépris de la mission humanitaire
affichée publiquement. Les
argumentations développées ensuite pour
défendre sur le plan historique
cette opération utilisent les mêmes
ambiguïtés.
1
de
ce fait Dominique de Villepin fût
inspirateur malgré lui du livre "L'inavouable
- la
France au Rwanda" (2004) de
Patrick de Saint-Exupéry (PSE l'emmène
au Rwanda avec lui pendant le
génocide pour lui montrer ce qu'il a vu)
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Le négationnisme par omission
Le
négationnisme par
omission du génocide des Tutsi est
probablement le plus difficile à
combattre.
- Un exemple est le discours
d'Hubert Védrine. Hubert
Védrine connait le degré d'implication
de la France au Rwanda. Pourtant
il lisse parfaitement les choses dans
ses discours.
- Comment
ne
pas parler du silence de la plupart
des candidats aux élections
présidentielles et législatives sur ce
problème non réglé en France et
pourtant particulièrement grave ?
Une exception parmi les présidentiables,
Ségolène Royal à parlé
clairement du génocide des Tutsi au
Rwanda le 11 février 2007. Cela
brise un tabou politique. C'est tout à
fait nouveau, mais elle est pour
l'instant restée silencieuse sur
l'attitude de la France face aux
complicités françaises avec le régime
génocidaire.
Au minimum les
candidats devraient proposer
qu'une enquête soit faite
pour
cerner ce problème,
par une
commission ayant des pouvoirs
juridiques.
- L'un des exemples les plus frappants
d'inconscience provient de cet appel des
"amitiés judéo noires". :
TOUS UNIS
CONTRE
TOUS LES NEGATIONNISTES
de la SHOAH, du GENOCIDE ARMENIEN
et de la TRAITE et de l'ESCLAVAGE
Grand Meeting Républicain
le mercredi 17 janvier [2007]... lire le mail complet
Cet exemple
est
d'autant plus frappant que le site des amitiés judéo
noire n'ignore pas le génocide des
Tutsi. Mais cet appel en période
électorale ne reflète-t-il pas
l'efficacité de la
désinformation sur la complicité de
la France dans ce génocide et
l'engagement de certaines personnalités -
dans les mouvances de tout -
aux côté des candidats ? - un compromis
inacceptable ou un oubli-lapsus
révélateur ?
Le 12 février 2007 la CEC a reçu le
message suivant :
"De
:
amitiejudeonoire
[mailto:amitiejudeonoire@free.fr]
Envoyé
: dimanche 11 février 2007 23:52
À :
cec.rwanda@free.fr Objet
:
MOBILISATION GENERALE: TOUS UNIS
CONTRE TOUS LES NEGATIONNISTES
Ce
n'était pas volontaire. Nous sommes
bien entendu également contre le
négationisme du génocide tutsi.
Amicalement
AJN"
Nous avons répondu ceci :
"C'est malgré tout assez
léger de votre part. Ce lapsus
reflète l'ambiance culturelle
française où l'on étouffe
systématiquement la complicité de la
France dans ce génocide.
N'avez vous pas remarqué
que c'est le ministère de la
défense et non le ministère des
affaires étrangères qui a fait passer
le 9 février un
communiqué, d'ailleurs très
éloigné des faits concernant
l'attitude
de la France, sur la Commission
nationale rwandaise, dont des
membres sont actuellement en France
avec des visas français pour
enquêter ici sur cette affaire ?" EC
On ne ferait pas un tel oubli si on avait
vraiment en tête la gravité
du problème.
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Parlements et négationnisme des
génocides
Lorsque
Jacques Chirac
nous affirme que la loi contre le
négationnisme du génocide arménien
est une erreur, que ce n'est pas l'affaire
des juristes mais celle des
historiens, il "oublie" une dimension
essentielle : les génocides
reconnus par la communauté internationale
ont tous montré que ces
crimes d'État se nourrissent du silence
des citoyens, avant, pendant et
après leur accomplissement. C'est ce
silence actif qui permet ces
crimes. Nier ces crimes doit être
considéré effectivement comme un
délit de complicité de génocide.
La deuxième
observation à faire est celle du communiqué du député
Jean-Claude Lefort. Toute loi
punissant le délit de négationnisme d'un
génocide doit être de portée
universelle et ne doit pas être réservée à
tel ou tel génocide qui
serait plus digne de réprobation qu'un
autre. Aucun ethnocentrisme n'a
de sens en ce domaine. Ibuka, principale
association des rescapés du
génocide des Tutsi abonde en ce sens
: Ibuka demande une
loi sur le négationnisme aux députés
français
Quand à
l'idée que ces
lois empêcheraient le travail des
historiens, c'est un contre sens car
elles s'appuient et arrivent dans le
sillage des travaux des
historiens. Voir ci-dessous à ce sujet
l'article de Bernard-Henry
Levy paru dans Le Monde du 2 février
2007.
Si par
hypothèse des
éléments nouveaux et sérieux pouvaient
remettre en cause les fondements
des analyses historiques d'un génocide, je
ne pense pas qu'ils
tomberaient sous le coup de la loi car ils
ne pourraient reposer que
sur des faits ou des témoignages
vérifiables.
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