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La Justice rwandaise mise en cause par deux ONG
Génocide de 1994 : Amnesty International est contre
l'extradition de suspects au Rwanda
Le Monde 2 novembre 2007 -
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A.I. prétend exercer un droit d'ingérence
juridique. Mais il reste tout aussi important d'aider les pays du sud à
renforcer leurs autorités judiciaires, surtout au Rwanda. Il est utile
ici de rappeler que le Tribunal international pour le Rwanda a été créé
en réponse à la demande d'aide en moyens juridiques de Kigali. Le
TPIR a jugé une trentaine de personnes en treize ans et le Rwanda a été
contraint, sans les millions de dollars engouffrés dans le TPIR, de
développer une justice populaire du génocide aux moyens très limités,
les Gacaca, qui ont jugé plusieurs milliers de personnes. Après tout la
pédagogie des Gacaca, même fragile au plan juridique et hélas souvent
lourde de conséquences pour les rescapés très isolés dans ces
assemblées, s'exerce dans le milieu même où s'est exécuté le
génocide. Ce n'est pas négligeable et il conviendrait de ne pas
instrumentaliser la justice pour justifier, au nom du droit occidental
souvent dévoyé dans les faits, un mépris néocolonialiste
particulièrement déplacé. HRW émet des critiques plus nuancées qui
ne semblent pas complètement dénuées de fondement. Ce débat est
important. Mais, justifie-t-il de conseiller de soustraire des
présumés génocidaires à la justice rwandaise ? Ce ne sont pas les
Gacaca, mais la Justice nationale rwandaise qui jugerait ces suspects
transférés d'Europe, d'Amérique ou d'ailleurs.
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