Archives de Survie en Alsace
Le négationnisme français
(et Hutu Power) du génocide des Tutsi
PROTEGER LES DECIDEURS POLITIQUES ET L'ETAT MAJOR FRANCAIS COMPROMIS
DANS LE GENOCIDE DES TUTSI FACE AUX PLAINTES DES RWANDAIS DEPOSEES A PARIS
Mais la Présidence française a nettement évolué depuis 2007 et combat partiellement le négationnisme en France
Le négationnisme
du génocide des Tutsi ronge notre démocratie de l'intérieur
Qu'est-ce qu'un génocide ?
La Justice
Les crimes du FPR
L'attentat du 6 avril 1994
Mémoire et révisionnisme du génocide rwandais en France
La construction d'un négationnisme (PSE)
* Jean-Pierre Chrétien : « Le génocide du Rwanda : un négationnisme structurel »
LDH Toulon 25 juillet 2010
Génocide et négationnisme
La règle du jeu - David Gakunzi
13 décembre 2009
Forum sur Internet avec Yves Ternon,
auteur de plusieurs livres sur les génocides du XXe siècle
Le déshonneur français saute à la figure depuis longtemps
Réforme janvier 2006
Témoignage d'Albet Hilbold
Le négationnisme et la loi
Pierre Péan
La "bande à Booh Booh"
La caricature de cette idéologie s'exprime encore  en février 2008 :
Obama, un blanc déguisé en noir
Ce délire raciste des années trente contre les juifs, inadmissible, réactualisé dans ce remake décalé aujourd'hui vers l'endoctrinement à propos d'un "complot" nilotique Tutsi, montre qu'en France des officines, n'ont cure d'une évolution politique qu'elles veulent détruire. Lisez bien cette idéologie aux abois, croyant le moment opportun... à propos d'Obama et du Rwanda. Le complexe de Fachoda dans toute sa bêtise. Bien sûr, c'est dans Marianne, l'un des instruments favori  de ce négationnisme raciste, en arrière plan du procès du "Maréchal" Péan intenté par SOS Racisme.  Il embête  ce procès... 
Les trois drôles de Montréal :
Une "conférence très chaude" dixit Pierre Péan

OBSAC 30 mars 20078


Les négationnistes du génocide des Tutsi redoublent d'efforts depuis que des Rwandais ont porté plainte contre l'armée française devant le tribunal aux armées à Paris en févier 2005.

Ce négationnisme tourne autour de quelques idées simples :

  • L'attentat contre le Président du Rwanda, Juvénal Habyarimana, serait la seule cause du déclenchement du génocide
  • C'est le FPR (L'organisation politique et militaire des Tutsi en exil qui voulaient revenir au Rwanda) qui aurait abattu l'avion d'Habyarimana
  • De mars 2004 à novembre 2006, le principal témoin de cet attentat est l'ex-FPR Ruzibiza qui affirme faire partie du commando qui a abattu l'avion. il a été entendu par le Juge Bruguière. Et "donc" le juge Bruguière va sortir un rapport qui accuse le FPR d'être l'auteur de l'attentat
  • Le juge Brugière a publié en novembre 2006 une ordonnance qui accuse le FPR et Paul Kagame d'être auteur de l'attentat 
  • Ce serait donc le FPR le responsable du massacre des Tutsi
  • Il n'y aurait pas eu de planification des massacres des Tutsi
  • Le nombre de victimes Tutsi n'est pas aussi important qu'on le dit
  • Les Hutu auraient été autant massacrés, sinon plus, que les Tutsi, et tout aussi sauvagement. Il y aurait eu un "double génocide", "Les génocides du Rwanda..." ou "les génocides rwandais"
  • Ce serait la propagande très efficace du FPR qui aurait pollué toutes les organisations internationales, (y compris par conséquent la mission d'information parlementaire française de 1998), avec l'idée qui fait autorité devant les instances internationales que seuls les Tutsi ont été victimes d'un génocide. Ce serait "l'histoire officielle du génocide des Tutsi" poussée par la propagande du FPR qu'il faudrait "réviser"
  • Dans cette révision de l'histoire il serait important de souligner qu'il serait impensable que la France soit coupable de complicité de crime de génocide et que ces accusations viendraient d'un complot anti-français orchestré par le FPR
  • Ce complot serait relayé par des "idiots utiles" des ONG, notamment en France l'association Survie, qui serait le "cabinet noir du FPR en France" sous la coupe successive de Jean Carbonare et de François-Xavier Verschave. Ils n'auraient pas dénoncé les crimes du FPR.

Le négationnisme est au coeur du processus génocidaire
Un génocide ne peut s'accomplir sans mettre en oeuvre son propre négationnisme.

Dans la période préparatoire, le génocide est présenté comme une légitime défense, il n'est pas un génocide. La déshumanisation des victimes pour motiver les tueurs est un autre signe. Il est particulièrement flagrant au Rwanda, mais il se retrouve dans la Shoah.

Bien évidemment pendant les massacres les responsables nient ce qu'ils accomplissent. Au Rwanda le génocide était un "travail". Il s'exécutait aux heures de travail. Son salaire était le pillage autorisé, légitime, des biens des victimes. Ceux qui ne travaillaient pas étaient punis. C'est "normal" si on désobéit aux autorités. Tout est fait pour que le crime n'inspire aucun sentiment de culpabilité, qu'il apparaisse légal. Pour les complices aussi. Mais ce qui est frappant au Rwanda c'est que les exécutant sont tellement convaincus qu'ils agissent bien, qu'ils parlent naturellement de leurs crimes aux journalistes qui accompagnent l'opération Turquoise par exemple. (Les assassins racontent leurs massacres Le Figaro du 29 juin 1994 ). C'est le maillon faible du système génocidaire rwandais.

Enfin après les massacres, on essaye d'enrayer les processus d'établissement de la vérité, les tribunaux et les procédures judiciaires. On tente de manipuler l'information. On tue des témoins (problème récurent au Rwanda). C'est la construction de l'impunité qui doit protéger "l'innocence" des criminels. L'attitude du parquet du Tribunal aux armées à Paris face aux plaintes de Rwandais contre X est particulièrement parlant à ce sujet. Voir  le site de la CEC. Celle de la défense des génocidaires "présumés" devant le TPIR aussi.

Le négationnisme direct
L'exemple le plus frappant est celui de RobinPhilpot dans son livre "ça ne s'est pas passé comme ça à Kigali",  édité par Charles Onana (Duboiris) propagandiste notoire de la thèse du juge Bruguière sur l'attentat.
Cette négation frontale du génocide place clairement son auteur et son éditeur dans la catégorie des négationnistes du génocide au Rwanda. Ils devraient être jugés comme tel. On peut noter que l'éditeur, Charles Onana a publié en 2006 un livre écrit pour dénigrer le TPIR (qui a certes de nombreux défauts à cause de la lutte sournoise de certains pays influents du conseil de sécurité, dont la France) et a fait de nombreuses conférences avec un avocat, Jean Degli, évincé des avocats de la défense au TPIR pour malversation.  

On peut remarquer, ce n'est pas répréhensible mais montre des connivences possibles, que le frère de Robin Philpot est un avocat qui a défendu des auteurs du génocide au TPIR, notamment Jean-Paul Akayesu, dont le jugement est considéré comme une référence juridique pour confirmer la réalité du génocide au Rwanda. Sur le site de l'avocat John Philpot on pouvait lire (le site est inaccessible en 2008):
"Depuis 2002, Me Philpot représente M. Protais Zigiranyirazo, beau-frère du président assassiné du Rwanda, M. Juvénal Habyarimana. Il s'agit d'une poursuite politique menée contre un homme qui, selon les preuves disponibles, est au-dessus de tout soupçon, les accusations ayant été portées simplement parce qu'il était un membre influent de la famille du défunt président. Me Philpot a déjà témoigné à titre d'expert en droit international des droits de la personne et il a organisé nombre de missions et de colloques dans le domaine du droit international. Il est important pour les avocats de se prononcer sur les injustices fondamentales relatives à des questions telles que le droit à un procès équitable. Me Philpot est convaincu qu'un nombre significatif des accusés en droit pénal international, et particulièrement au Tribunal pénal international pour le Rwanda, sont fondamentalement innocents, ayant été ciblés par le Procureur, souvent partial, pour des raisons politiques. Il est impératif de saisir les tribunaux ainsi que les forums grand public de ces questions."
Madame Agathe Kanziga, veuve du Président Habyarimana, a repris cette dernière argumentation dans un interview de France 2 en février 2007, pour se défendre des accusations portées contre elle dans les deux décisions concernant sa demande d'asile en France début 2007.

La décision de rejet de la commission de recours des réfugiés en France (15 février 2007) concernant madame Agathe Kanziga-Habyarimana est particulièrement édifiante concernant le négationnisme direct des auteurs présumés du génocide. Bien que très isolée, cette décision honore notre démocratie française. On ne comprendrait pas dès lors que nos autorités judiciaires et politiques restent encore inactives à l'encontre de Madame Kanziga-Habyarimana, gravement suspectée de planification et d'instigation de génocide au Rwanda.

TPIR/jurisprudence - le TPIR reconnait que le génocide rwandais n'a plus besoin d'être prouvé
FH 22/06/2006

Le négationnisme par le "double-génocide"


Axiome : si on arrive à démontrer qu'il y aurait eu aussi un génocide des Hutu, la culpabilité du Hutu power en serait diminuée et celle de ses complices aussi.  

On amalgame par la même occasion "massacre de masse" et "génocide" en oubliant qu'un génocide est qualifié d'abord par l'intention de ses auteurs et nullement par la quantité de victimes ou la violence subie. Par exemple, pendant la guerre mondiale de 39-45, il y a eu environ six millions de personnes victimes d'un génocide et au total environ cinquante million de morts.  Pour parfaire la bonne mesure on exagère les massacres du FPR. Réfuter ces exagérations est qualifié de soutien au FPR ("cabinet noir du FPR en France") et de refus d'admettre qu'il y a eu des massacres commis par le FPR. (esprit de bascule)

Principaux adeptes :
  • Des présumés génocidaires devant le tribunal pénal international pour le Rwanda et leur entourage
  • Les alluvions du Hutu-power dans la diaspora rwandaise
  • François Mitterrand
  • Dominique de Villepin (2003) 1
  • Bernard Debré (deux livres, est intervenu aussi devant les députés, "sans davantage de précautions" selon les députés, dans ce qu'ils ont considéré comme une  "tentative de désinformation" au sujet des missiles de l'attentat du 6 avril 1994)
  • Abdul Ruzibiza (ex-FPR condamné au Rwanda, exfiltré, selon plusieurs sources, par les services français depuis Nairobi, un livre, principal témoin du juge Bruguière sur l'attentat)
  • Pierre Péan (par suggestion d'un plus grands massacres de Hutu que de Tutsi  en  amalgamant génocide et massacre de masse - un livre et de nombreux interview - également défenseur de la Thèse de Bruguière sur l'attentat)
  • Les responsables politiques et militaires de l'opération Turquoise : les directives militaires françaises "ambigües" lors de l'opération Turquoise confondent parfois les miliciens et leurs familles en "personnes déplacées" (victimes principales du choléra dans les camps) et à l'inverse les victimes du génocide, "tutsi" assimilés abusivement à "l'ennemi FPR", les "Khmers noirs", qualificatif donné par l'armée française au FPR et combattus comme tels au mépris de la mission humanitaire affichée publiquement. Les argumentations développées ensuite pour défendre sur le plan historique cette opération utilisent les mêmes ambiguïtés.

1 de ce fait Dominique de Villepin fût inspirateur malgré lui du livre "L'inavouable - la France au Rwanda" (2004) de Patrick de Saint-Exupéry (PSE l'emmène au Rwanda avec lui pendant le génocide pour lui montrer ce qu'il a vu)

Le négationnisme par omission

Le négationnisme par omission du génocide des Tutsi est probablement le plus difficile à combattre.
  • Un exemple est le discours d'Hubert Védrine. Hubert Védrine connait le degré d'implication de la France au Rwanda. Pourtant il lisse parfaitement les choses dans ses discours.
  • Comment ne pas parler du silence de la plupart des candidats aux élections présidentielles et législatives sur ce problème non réglé en France et pourtant particulièrement grave ?

    Une exception parmi les présidentiables, Ségolène Royal à parlé clairement du génocide des Tutsi au Rwanda le 11 février 2007. Cela brise un tabou politique. C'est tout à fait nouveau, mais elle est pour l'instant restée silencieuse sur l'attitude de la France face aux complicités françaises avec le régime génocidaire.

    Au minimum les candidats devraient proposer qu'une enquête soit
    faite pour cerner ce problème, par une commission ayant des pouvoirs juridiques.
  • L'un des exemples les plus frappants d'inconscience provient de cet appel des "amitiés judéo noires". :
TOUS UNIS CONTRE TOUS LES NEGATIONNISTES
de la SHOAH, du GENOCIDE ARMENIEN
et de la TRAITE et de l'ESCLAVAGE  
Grand Meeting Républicain
le mercredi 17 janvier [2007]... lire le mail complet
Cet exemple est d'autant plus frappant que le site des amitiés judéo noire n'ignore pas le génocide des Tutsi. Mais cet appel en période électorale ne reflète-t-il pas l'efficacité de la désinformation sur la complicité de la France dans ce génocide et l'engagement de certaines personnalités - dans les mouvances de tout - aux côté des candidats ? - un compromis inacceptable ou un oubli-lapsus révélateur  ?

Le 12 février 2007 la CEC a reçu le message suivant :
"De : amitiejudeonoire [mailto:amitiejudeonoire@free.fr]
Envoyé : dimanche 11 février 2007 23:52 À : cec.rwanda@free.fr Objet : MOBILISATION GENERALE: TOUS UNIS CONTRE TOUS LES NEGATIONNISTES Ce n'était pas volontaire. Nous sommes bien entendu également contre le négationisme du génocide tutsi. Amicalement AJN"
Nous avons répondu ceci :

"C'est malgré tout assez léger de votre part. Ce lapsus reflète l'ambiance culturelle française où l'on étouffe systématiquement la complicité de la France dans ce génocide. 
N'avez vous pas remarqué que c'est le ministère de la défense et non le ministère des affaires étrangères qui a fait passer le 9 février un communiqué, d'ailleurs très éloigné des faits concernant l'attitude de la France, sur la Commission nationale rwandaise, dont des membres sont actuellement en France avec des visas français pour enquêter ici sur cette affaire ?" EC
On ne ferait pas un tel oubli si on avait vraiment en tête la gravité du problème.

Parlements et négationnisme des génocides 

Lorsque Jacques Chirac nous affirme que la loi contre le négationnisme du génocide arménien est une erreur, que ce n'est pas l'affaire des juristes mais celle des historiens, il "oublie" une dimension essentielle : les génocides reconnus par la communauté internationale ont tous montré que ces crimes d'État se nourrissent du silence des citoyens, avant, pendant et après leur accomplissement. C'est ce silence actif qui permet ces crimes. Nier ces crimes doit être considéré effectivement comme un délit de complicité de génocide.

La deuxième observation à faire est celle du communiqué du député Jean-Claude Lefort. Toute loi punissant le délit de négationnisme d'un génocide doit être de portée universelle et ne doit pas être réservée à tel ou tel génocide qui serait plus digne de réprobation qu'un autre. Aucun ethnocentrisme n'a de sens en ce domaine. Ibuka, principale association des rescapés du génocide des Tutsi abonde en ce sens : Ibuka demande une loi sur le négationnisme aux députés français

Quand à l'idée que ces lois empêcheraient le travail des historiens, c'est un contre sens car elles s'appuient et arrivent dans le sillage des travaux des historiens. Voir ci-dessous à ce sujet l'article de Bernard-Henry Levy  paru dans Le Monde du 2 février 2007. 

Si par hypothèse des éléments nouveaux et sérieux pouvaient remettre en cause les fondements des analyses historiques d'un génocide, je ne pense pas qu'ils tomberaient sous le coup de la loi car ils ne pourraient reposer que sur des faits ou des témoignages vérifiables.