Reflexions
de
l'IRDP sur la Justice au Rwanda
(Institut de recherche et de dialogue pour la
paix - ong rwandaise dont le siège et les activités sont au Rwanda -financée par des ONG occidentales)
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Fiche FIDH |
HRW
: Rapport mondial 2008 |
HRW : Rapport mondial 2005 |
HRW : Rapport
mondial 2003 |
Rapport d'Amnesty
Intern. 2008 |
Rapport
RSF 2008 |
International Crisis Group |
La
personnalité de Paul Kagame
vue par François Soudan
Jeune Afrique 11 avril 2000
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Notre page
sur les crimes du FPR |
Alarmer
l'opinion sur les continuelles violations de droits de l'homme au Rwanda- alliance rwandaise pour la renaissance de la nation
ARENA-isangano
ry'abanyarwanda 10 septembre 2001 |
Jean d'Ormesson
et la tolérance
"La seule
limite de la tolérance, c'est l'intolérable !"
Il y a deux choses vers lesquelles il faut aller de toute son âme.
L'une est la VERITE, l'autre est la JUSTICE. Malheureusement nous savons que la Vérité ne peut pas être atteinte par les hommes.
Et nous
savons que la Justice ne peut pas être atteinte par les hommes. Et je dirais qu'il y a deux catégories d'hommes que je n'aime
pas : les uns
sont ceux qui croient qu'ils détiennent la Vérité et la Justice. Et les autres sont ceux qui disent :"Puisque la Vérité et la
Justice ne
peuvent pas être atteintes, abandonnons les. Eh bien je crois qu'il faut faire exactement le contraire. Je crois qu'il faut dire
"Oui, la
Vérité ne peut pas être atteinte par les hommes et oui, la justice ne peut pas être atteinte par les hommes. Et malgré ça nous
n'avons rien
d'autre à faire en ce monde que de lutter pour cette justice que nous n'atteindrons jamais, et pour cette vérité que nous
n'atteindrons
jamais. Et c'est une tâche infinie. Mais c'est notre tâche."
Jean d'Ormesson, écrivain, membre de l'Académie
française - Citation extraite d'un site
négationniste rwandais
Si nous partageons pleinement cette
exigence rappelée par l'académicien, nous émettons des doutes sur sa perception de l'intolérable. Car l'une
des démonstrations de ces lâchetés humaines devant la vérité et la justice peuvent se résumer dans ces propos suivants écrits en
"zone
humanitaire sûre" au Rwanda, là où le génocide continuait alors qu'il était stoppé
ailleurs. L'auteur se laissa aller à la grandiloquence malgré tant des souffrances :
« [...] Sortez
vos mouchoirs : il va y avoir des larmes. Âmes sensibles s’abstenir :le sang va couler à flots sous les coups de machette. [...]
Ce sont des
massacres grandioses dans des paysages sublimes. » (Extraits
d’un « reportage » de Jean d’ORMESSON dans Le Figaro des 19 et20/07/1994.
Comme
l'académicien, il nous semble que la limite de la tolérance c'est le respect des autres, le respect des Droits de
l'homme, le refus de "l'intolérable", souvent taxé d'intolérance pardes gens de mauvaise foi qui
préfèrent la confusion à la vie. La limite de la tolérance, c'est aussi le refus de
la fascination poétique de la mort et de la torture sur des hommes, cette
sorte de culte satanique implicite.
L'intolérance
n'est pas le contraire de la tolérance, c'est une attitude inadaptée lorsque la
tolérance est possible. La tolérance est par contre inadaptée lorsque la fermeté est nécessaire. On ne peut pas plus
laisser
assimiler la fermeté morale à l'intolérance, que la tolérance à l'immoralité.
L'académicien
devrait veiller à ce que ses propos ne soient pas utilisés de façon binaire pour justifier l'intolérable contre la fermeté
légitime
qu'il suscite.
Emmanuel Cattier
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Qu'est-ce que
la démocratie ?
Selon le dictionnaire, le gouvernement du peuple par lui-même.
Les principaux ennemis de la démocratie sont donc
la paresse citoyenne, la peur du pouvoir, l'illettrisme, le racisme, le sexisme, l'accaparement du pouvoir.
L'un des refus les plus extrêmes de la démocratie
est le recours au génocide. Par le génocide on détruit une partie du peuple. Donc tout homme et toute femme politique, quel qu'il
soit, doit
avant tout être un militant anti-génocidaire. Sans faiblesse et sans démagogie. Ce militantisme passe par le refus de tout
racisme, la lutte
contre les divisions artificielles et arbitraires, la poursuite judiciaire des génocidaires. Il ne peut y avoir de réconciliation
dans
la négation du crime des crimes.
La place des femmes dans la vie politique
rwandaise est tout à fait exemplaire dans le monde. De ce point de vue, le Rwanda est le pays le plus démocratique au monde.
La peur du pouvoir n'est pas une caractéristique
exclusive du pouvoir actuel au Rwanda. Elle est culturellement très fortement ancrée, endémique. Elle est l'envers de
l'accaparement du
pouvoir. Les rois, les églises et les colonisateurs, les régimes hutucrates en ont abusé. Les intimidations, harcèlements
moraux, éliminations d'opposants réelles depuis l'indépendance, qui sont souvent en fait à l'état de rumeur, sont
antidémocratiques. Le Rwandais est profondément respectueux des autorités, quelles qu'elles soient. Le président Kagame n'a pas
d'effort particulier pour imposer son autorité. Tous les fonctionnements des autorités, même au niveau familial, sont concernés
par ces réflexions.
Le courage politique est l'un des facteurs clé
de l'avenir de la démocratie au Rwanda. On ne fait pas une démocratie avec les seules vertus des gouvernants, mais aussi avec
celles des
opposants. Il ne suffit pas d'être opposant pour être vertueux ! Il faut être un citoyen rigoureux, de la majorité ou de
l'opposition.
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A propos des élections de 2008
A Kigali, des élections sans opposition
Libération
19 septembre 2008
Notre commentaire
Il serait intéressant d'analyser plus finement le comportement de
l'opposition et les problèmes réels qu'elle rencontre. Une grande partie d'entre elle souhaite en effet rester dans la diaspora où
elle
se sent moins menacée par les poursuites judiciaires liées au génocide.Une peur de Kagame est entretenue savamment par diverses
propagandes,
sans qu'on sache clairement sur quelles réalités elle repose. Il est probable qu'elle rende service à Kagame en maintenant
l'opposition loin
du Rwanda.
Certes les
journaux d'opposition ne sont pas laissés tranquilles à Kigali, mais on oublie un peu vite qu'une opposition n'est respectée que
si elle se bat
avec des moyens reconnus comme respectueux des Droits. RSF a un comportement ambigu à l'égard du Rwanda. La démocratie ne repose
pas
uniquement sur les qualités des dirigeants mais aussi sur celles des opposants. Les opposants doivent rompre nettement avec
l'idéologie
génocidaire, ce qui ne signifie pas nécessairement se rallier au FPR.Mais incontestablement il lui faudra reconnaître certaines
réalités
qu'elle n'a pas envie de reconnaître. Ce ne sont pas les incarcérés d'Arusha qui doivent dicter ce combat. Ils ont gravement tort
sur toute
la ligne. Être reconnu suppose parfois de savoir reconnaître...
C'est
une situation difficile, mais il y a certainement des moyens de faire valoir des différences d'analyse par des moyens qui ne
peuvent être
contestés au plan démocratique, voire qui obligerait le FPR a accepter un dialogue. Il faut se battre pour conquérir son
statut
d'opposant, il ne suffit pas de publier des communiqués à distance, quine sont entendus par personne au Rwanda.
EC |
La liberté de la presse ?
Quand on entend régulièrement des critiques à propos du respect de la
liberté d'expression au Rwanda, il est clair qu'il n'y a pas de fumée sans feu et qu'il y a un vrai problème. Et la question qui
vient
immédiatement à l'esprit est celle-ci : pourquoi ? Pourquoi les autorités rwandaises ont-elles peur de liberté d'expression dans les
médias ?
Les choses parlées sont des choses plus civiles que les conflits actés.
Cela devrait être compris comme la palabre publique, comme la gacaca permanente, bref comme un outil de bonne gouvernance qui oblige
les
autorités à respecter la population.
Au Rwanda on sait pourtant ce que cela signifie quand les
autorités ne respectent plus la population. Et si, d'ici dix ans, des opposants actuels prennent le pouvoir au Rwanda,
ceux
qui sont actuellement aux commandes ne regretteront-ils pas de ne pas avoir laissé s'installer une véritable culture de la liberté
de la
presse ? Car une véritable culture de la liberté de la presse,bien enracinée dans les esprits, est plus difficile à balayer
quelles
que soient les circonstances.
Le problème est cependant plus complexe. Il y a cette peur de revoir se
développer l'idéologie du génocide. Il y a la tentation pour l'opposition d'utiliser les réflexes idéologiques qui ont conduit au
génocide. Il est donc clair qu'il n'y aura pas de liberté de la presse au Rwanda sans courage de l'opposition comme des autorités.
La liberté
de la presse au Rwanda exige que l'on choisisse la porte étroite de l'abandon de l'idéologie du génocide. La modernisation de
la
société peut y contribuer. Les catégories socioprofessionnelles d'une société en développement sont en effet plus variées
qu'éleveurs
ou agriculteurs...
L'absence de liberté d'expression avant 1994, a permis de passer du
stylo-micro à la machette. Avec la liberté d'expression on aurait pu rester entre stylos-micros... et faciliter la réflexion de la
population qui aurait pu s'appuyer sur des références variées. En Occident on entend parler de la "sagesse africaine".
Existe-t-elle
vraiment ?
En France on a aussi des problèmes de manipulations des médias qui dans
les cas extrêmes s'apparentent à un étouffement de la liberté de la presse. Mais ce qu'on observe le plus souvent relève de la
soumission à
la peur d'être ridiculisé, une auto-censure, le conformisme. Bref,la bêtise de la cour du roi. On a peur d'être "mal vu" par
les
autorités politiques, militaires, professionnelles et économiques qui détiennent, ensemble, directement ou indirectement, le
porte-monnaie.
C'est l'étouffement par la cupidité.
Il n'y a pas de liberté de la presse sans le courage des
individus, dans les républiques occidentales.... il en faut encoreplus dans les républiques africaines.
EC, février 2007
Episode en août 2009 :
Rwanda: suspension du journal
"Umuseso" pour crime de lèse-majesté
Edition des sources du Nil
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Le manque de liberté de la presse est un vieux problème au Rwanda,
témoins ces articles du journal le Monde d'avant octobre 1990. RWANDA:arrestation de deux journalistes
LE MONDE | 12 juillet 1990
| 69 mots
Les rédacteurs en chef de deux bimensuels indépendants rwandais, MM.
Vincent Rwabukwisi et Ngeze Hassan, ont été arrêtés la semaine dernière, respectivement pour " atteinte à la sécurité de l'Etat " et
"
subversion ". M.
RWANDA:quatre
journalistes inculpés pour "
publications séditieuses "
LE MONDE | 9 août 1990
| 43 mots
Les trois journalistes et le rédacteur en chef du bimensuel catholique
rwandais Kinyamateka ont été inculpés pour " publications séditieuses". Ils sont accusés d'avoir discrédité les autorités en
affirmant
qu'elles s'approprient les biens publics. Le procès est prévu pour septembre. - (AFP. |
Abolition de la peine de mort en 2007
La peine de mort a été abolie au Rwanda par le parlement. Quelques 600
condamnés à mort ont vu ainsi leur peine commuée en prison à perpétuité. Seules 17 personnes condamnées à mort pour crime de
génocide avaient été effectivement exécutées.
Voir notre page justice |
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