Une maison d'édition très spéciale qui publie des auteurs proches des thèses du gouvernement français

Cette maison d'édition créée en 2003 a 7 titres à son catalogue. Rapellons que Charles Onana est un journaliste camerounais qui se présente avec beaucoup d'insistance comme "journaliste d'investigation indépendant".

On peut remarquer que la seule enquête critique à l'égard de la France, la question des tirailleurs sénégalais, est présentée comme soutenue par Jacques Chirac. Donc ne désespérons pas, dans soixante dix ans, si l'idéologie militaire ne change pas en France d'ici là à propos de l'Afrique, cette maison d'édition publiera enfin des vérités sur le génocide au Rwanda et l'implication de la France. Parions qu'avant, cette maison d'édition sortira un livre pour relativiser le massacre des Bamilekes au Cameroun par l'armée française.

"Le patron de Dallaire parle". Booh Booh n'existe que parce que Dallaire existe. Il est le patron du fameux Dallaire. S'il est le patron de Dallaire ce serait donc un être exceptionnel et méconnu ! Selon la "quatrième de couverture", Booh Booh, le très contesté diplomate camerounais de l'ONU, attaque Roméo Dallaire, avec des secrets d'alcoves faciles à fabriquer, et le rend responsable du "fiasco de la Minuar". Visiblement ça vole très bas. C'est à la hauteur des auteurs du génocide. Un travail de tentative de destruction d'une réputation. Rappellons que le général Dallaire a beaucoup critiqué l'action de la France et le jeu diplomatique de Booh Booh. Ce dernier est un ami personnel du secrétaire général de l'ONU de l'époque, Boutros Boutros Ghali, celui qui est ensuite devenu le secrétaire général de la très française "francophonie".

Il faut dire que ce cher Boutros a déclaré, selon la quatrième de couverture du livre de Philpot , édité par la maison Duboiris, ("ça ne s'est pas passé comme cela à Kigali"), que "le génocide au Rwanda est à 100 % la responsabilité américaine". Dans son livre Philpot ne consacre pas un seul chapitre au génocide. C'est ce qui s'appelle faire fort dans le respect de l'honnêteté intellectuelle.

Main dans la main...

Nous avions trouvé sur Internet, sur un site de recherche d'emploi en ligne, un lien vers un CV d'une personne dont le nom était caché, citant la maison Duboiris comme ayant été parmi ses employeurs et ayant été à deux reprises employée par des ambassades de France. Malheureusement depuis que nous avons publié ce lien, il a mystérieusement disparu du site en question.

Comme dit Bidochon, ce n'est pas un tare existencielle de travailler dans une ambassade de France. Mais quand on revendique d'être "JOURNALISTE INDEPENDANT", et qu'on édite des livres favorables à la diplomatie française en se focalisant sur certains faits et en niant les autres, ça renforce un certain parfum bien de chez nous.

Si en plus on était présent à Strasbourg lors d'un dinner débat où Charles Onana a accusé François-Xavier Verschave d'être main dans la main avec Kigali sous-prétexte que Survie Bas-Rhin avait eu la visite de l'ambassadeur du Rwanda lors d'une de ses conférences sur le génocide et les responsabilités de la France, ça ne manque pas d'un certain piquant que nous ne résistons pas à vous faire partager.

Mais il est vrai que Charles Onana n'a jamais fait voeux de rigueur.... Mais même sans rigueur, cette histoire de génocide des Camerounais Bamileke par l'armée française, ça devrait motiver le journaliste camerounais d'investigation qu'il prétend être.