Archives de Survie en Alsace

 
France Afrique



 

En mémoire
des victimes du génocide rwandais
et des crimes coloniaux et actuels
de la France

Rassemblement samedi 6 avril 2002
Strasbourg, Place Kléber
à l'appel de Archives de Survie en Alsace

En 1990 au Rwanda, la France prit la défense d'un régime en pleine dérive raciste et meurtrière. En 1994, elle soutint jusqu'au bout le gouvernement organisateur du génocide des " Tutsi " du Rwanda, dont elle connaissait le plan d'extermination depuis plusieurs années. Sans son concours, les massacres n'auraient pas atteint une telle envergure. En 1998, une mission d'information de l'Assemblée Nationale sur le Rwanda reconnut des erreurs d'appréciation de la France mais rejeta contre l'évidence toute responsabilité dans ce génocide. Ce crime n'est que le plus abominable d'une longue série de crimes commis outre-mer.

 

 

Se prétendant d'une civilisation supérieure, à l'instar des autres puissances européennes, la III ème République a conquis des territoires en Afrique, Asie, Océanie, en exterminant et asservissant des populations et en pillant leurs ressources naturelles.

Après 1945, la IV ème République resta sourde aux revendications d'indépendance de ces peuples qui avaient pourtant participé à la Libération de la France. Leur légitime aspiration à la dignité et à la libre gestion de leurs affaires fut niée et ils furent acculés à la lutte armée. Des guerres et des massacres s'ensuivirent en particulier en Indochine (1945-1954), à Madagascar (1947), en Algérie (1945, 1954-1962), au Cameroun (à partir de 1957)...

Après 1958, la V ème République fut contrainte de concéder l'indépendance aux pays colonisés (hormis la Nouvelle Calédonie), mais ce fut pour maintenir sa tutelle sous d'autres formes : dictateurs à la solde de la France, présence militaire, répression des oppositions, exploitation accrue des matières premières (pétrole, etc.), dépendance maintenue par le biais de l'endettement et de la corruption. Pour cela la France s'est opposée à l'émergence de toute vie politique démocratique et a recouru à la vieille méthode du " diviser pour régner " en stimulant la haine ethnique.

Non contente de maintenir sous sa coupe ses anciennes colonies, la France agrandit son " pré carré " parmi celles de ses voisins européens : Congo Kinshasa, Biafra (Nigeria), Rwanda, Liberia, Sierra Leone.

En 2001, le Président de la République et le Premier Ministre refusèrent de reconnaître la responsabilité criminelle de la France durant la guerre d'Algérie à travers les exécutions sommaires, les tortures et internements dans les camps de regroupement.

Une politique consistant à refuser de reconnaître ses torts tout en continuant à se revendiquer comme Patrie des Droits de l'Homme et à prétendre faire la leçon aux autres nations conduit :

· sur le plan international, à pratiquer la loi du plus fort;

· sur le plan intérieur à

mentir aux citoyens, les tenir dans l'ignorance de la politique réellement conduite par la France dans ces pays et passer sous silence les exactions qui y sont commises : massacres, assassinats des opposants, tortures, incitation à la haine ethnique, organisation d'élections frauduleuses, corruption et trafic d'armes;

aggraver les souffrances morales de citoyens qui furent transformés en tueurs et tortionnaires par les guerres coloniales;

banaliser les préjugés racistes dans la population française et attiser la rancSur d'une partie de la population d'origine immigrée vis à vis de la société ;

faire de notre pays un havre d'impunité pour les dictateurs et criminels africains et leurs complices français alors même que l'on réclame l'impunité zéro pour de simples actes d'incivilité.

Français qui croyons encore que " Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ", venons dénoncer les dérives de nos gouvernements successifs qui trahissent nos propres valeurs et salissent l'image de notre pays dans le monde.

Ce rassemblement est fait à l'appel de l'association Survie Bas Rhin,
Maison des Associations, place des Orphelins, Strasbourg.

Survie (57 rue du Maine, 75014 Paris) est une campagne de citoyens pour obtenir une réforme de la politique française de coopération et d'aide publique au développement. Survie lutte contre la banalisation du génocide.