Le ridicule ne tue pas, et l'odieux résiste
!
Décembre 2004
La pétition d'Amnesty International sur les viols
des femmes au Rwanda pendant le génocide est typique
des manipulations dont est victime, ou actrice, cette prestigieuse
ONG. Comment oser reprocher au président du Rwanda de
ne pas traiter ces femmes alors que la communauté
internationale qui, au mieux, n'a rien fait pour éviter
ce génocide, ne propose aucune réparation
concrète.
Pire, certains membres du Conseil de sécurité
de l'ONU, notamment la France, doivent être "mis
en examen", selon l'expression française, pour
leur comportement de soutien présumé aux génocidaires
violeurs. Rapellons à ce sujet le rapport
de l'OUA, dans ses recommandations
(dernier chapitre) :
"Des excuses seules ne suffisent pas. Au nom de
la justice et des responsabilités, le Rwanda est en droit
de s’attendre à réparation de la part des acteurs de la
communauté internationale pour le rôle qu’ils ont joué avant,
pendant et depuis le génocide.
Le cas de l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale
est ici pertinent. Nous demandons au Secrétaire général
des Nations Unies de créer une commission chargée de déterminer
une formule de réparation et d’identifier les pays qui
devraient être tenus de payer d’après les principes énoncés
dans le rapport intitulé Le droit de restitution, de compensations
et de réhabilitation en faveur des victimes de lourdes violations
des droits de l'homme et des libertés fondamentales, soumis
le 18 janvier 2000 au Conseil économique et social des Nations
Unies. " (recommandation N°12 du rapport de
l'OUA)
Le Rwanda a peu de moyens, aucune richesse minière,
et d'inombrables problèmes liés aux conséquences
de ce génocide. Pourtant c'est un pays debout, affrontant
avec plus ou moins de pertinence les mêmes inconséquences
sociales que beaucoup d'autres pays. Le Rwanda, dont tous
les citoyens parlent la même langue, montre une unité
et la force d'une nation qui manque à beaucoup d'autres
pays de ce continent, même si cette unité est
fragile, si un ethnisme colonial et post-génocidaire
est sous-jacent. Pays de paradoxes.
Amnesty International devrait donc organiser une pétition
pour qu'on identifie les pays qui sont complices de soutien
aux génocidaires violeurs du Rwanda, sinon cette
ONG continuera de se décrébiliser gravement.
Le plus important au Rwanda est que le monde entier condamne
de la façon la plus visible et la plus ferme, sur
le fond, l'ethnisme qui a conduit au génocide. Halte
à l'impunité des génocidaires. Nous
devons être sans ambiguité à ce sujet.
La population rwandaise qui s'est montrée trop perméable
aux mots d'ordre des génocidaires, doit comprendre
que c'était une erreur fondamentale, que personne
au monde ne peut soutenir cette politique, que ceux qui
l'ont fait dans le passé doivent payer et reconnaitre
leurs erreurs, y compris s'ils sont membres du conseil de
sécurité de l'ONU. Une ONG prestigieuse ne
peut pas, ne doit pas faire d'impasse sur ce problème.
EC 30/12/2004