Les erreurs d'Amnesty international

Nous sommes particulièrement sévères avec certaines erreurs répétées d'Amnesty International à propos du génocide au Rwanda.

Si nous les dénonçons, ce n'est pas pour jeter le bébé avec l'eau du bain. A plusieurs reprises des membres d'Amnesty International nous ont montré que cette organisation évoluait vers une meilleure compéhension du problème. Nous continuons donc à Survie à travailler avec Amnesty quand nous le pouvons.

Cette organisation peut apporter beaucoup à la nécessaire clarification des sources de l'ethnisme rwandais, à une justice plus équitable autour du Rwanda et au Rwanda, au travail de mémoire et de pédagogie sur ces problèmes qui touchent aussi de nombreux pays et plus récemment à la remise en cause de l'impunité de la responsabilité française dans ce génocide.

Amnesty a une longue expérience de l'Afrique. Cette expérience doit être pleinement exploitée.

 

Une bavure d'Amnesty International ? Visiblement des petites mains multiplient les entourloupes... Les autorités d'Amnesty devraient faire une enquête interne... Nous avons reçu le message suivant :

La Liprodhor obligée de cesser ses activités (en anglais) 10 janvier 2005,

aussitôt démenti par l'association elle-même :

La LIPRODHOR affirme qu'elle ne va pas mettre fin à ses activités Hirondelle News Agency (Lausanne) 11 Janvier 2005

Le Rwanda dépense 38 millions de dollars chaque année pour les malades du sida (Xinhuanet 31/12/2004)
(Cela fait environ 38 dollards par malade) Voir économie du Rwanda
Réponse de Yolande Mukagasana, rescapées du génocide, à Amnesty Internationa décembre 2004
Amnesty organise une pétition sur le viol des femmes pendant le génocide en désignant Paul Kagame, président de la République, comme le responsable du manque de réparations dues à ces femmes !
La fiche d'Amnesty sur le Rwanda singulièrement partisane et obsolète
Amnesty International organisa un débat à Strasbourg sur le génocide au Rwanda octobre 2003

Le ridicule ne tue pas, et l'odieux résiste !
Décembre 2004

La pétition d'Amnesty International sur les viols des femmes au Rwanda pendant le génocide est typique des manipulations dont est victime, ou actrice, cette prestigieuse ONG. Comment oser reprocher au président du Rwanda de ne pas traiter ces femmes alors que la communauté internationale qui, au mieux, n'a rien fait pour éviter ce génocide, ne propose aucune réparation concrète.

Pire, certains membres du Conseil de sécurité de l'ONU, notamment la France, doivent être "mis en examen", selon l'expression française, pour leur comportement de soutien présumé aux génocidaires violeurs. Rapellons à ce sujet le rapport de l'OUA, dans ses recommandations (dernier chapitre) :

"Des excuses seules ne suffisent pas. Au nom de la justice et des responsabilités, le Rwanda est en droit de s’attendre à réparation de la part des acteurs de la communauté internationale pour le rôle qu’ils ont joué avant, pendant et depuis le génocide.

Le cas de l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale est ici pertinent. Nous demandons au Secrétaire général des Nations Unies de créer une commission chargée de déterminer une formule de réparation et d’identifier les pays qui devraient être tenus de payer d’après les principes énoncés dans le rapport intitulé Le droit de restitution, de compensations et de réhabilitation en faveur des victimes de lourdes violations des droits de l'homme et des libertés fondamentales, soumis le 18 janvier 2000 au Conseil économique et social des Nations Unies. " (recommandation N°12 du rapport de l'OUA)

Le Rwanda a peu de moyens, aucune richesse minière, et d'inombrables problèmes liés aux conséquences de ce génocide. Pourtant c'est un pays debout, affrontant avec plus ou moins de pertinence les mêmes inconséquences sociales que beaucoup d'autres pays. Le Rwanda, dont tous les citoyens parlent la même langue, montre une unité et la force d'une nation qui manque à beaucoup d'autres pays de ce continent, même si cette unité est fragile, si un ethnisme colonial et post-génocidaire est sous-jacent. Pays de paradoxes.

Amnesty International devrait donc organiser une pétition pour qu'on identifie les pays qui sont complices de soutien aux génocidaires violeurs du Rwanda, sinon cette ONG continuera de se décrébiliser gravement.

Le plus important au Rwanda est que le monde entier condamne de la façon la plus visible et la plus ferme, sur le fond, l'ethnisme qui a conduit au génocide. Halte à l'impunité des génocidaires. Nous devons être sans ambiguité à ce sujet. La population rwandaise qui s'est montrée trop perméable aux mots d'ordre des génocidaires, doit comprendre que c'était une erreur fondamentale, que personne au monde ne peut soutenir cette politique, que ceux qui l'ont fait dans le passé doivent payer et reconnaitre leurs erreurs, y compris s'ils sont membres du conseil de sécurité de l'ONU. Une ONG prestigieuse ne peut pas, ne doit pas faire d'impasse sur ce problème.

EC 30/12/2004