Jean Carbonare
Bien chers amis,Jean nous a quittés hier soir [17 janvier 2009] dans son sommeil.
Il était depuis dix jours à l'hôpital de Montélimar. Cette nuit, nous sommes allés le
voir et il reposait sur son lit d'hôpital, paisible, les traits détendus, délivré, enfin
apaisé. Lui, le grand voyageur, aspirait depuis
quelque temps à ce dernier grand voyage et nous pouvons lui dire, comme le psaume 121
:« Oui, le Seigneur te gardera de ton départ à
ton arrivée, dès maintenant et à jamais »
Marguerite Carbonare, ses enfants et ses petits enfants
"Nous pouvons-faire quelque chose" était son mot
d'ordre. Il refusait la fatalité de la misère, la fatalité économique, la fatalité de la
guerre, la fatalité de la mésentente. Il est l'un des rares français à avoir tenté
d'inverser la mécanique génocidaire au Rwanda plus d'un an avant son déclenchement. Il
détestait les mensonges politiques.
"Quand on place un dollar en Afrique, il en revient trois chez nous" nous expliquait-il
quand il était notre président avant 1994.
Ce chrétien engagé refusait qu'on se croise les bras. Il consacra toute sa vie à mener
des projets de développement dans divers pays africains. Après le génocide des Tutsi au
Rwanda, alors âgé de presque 70 ans, il avait mis ses compétences dans le développement
en Afrique au service du Rwanda pour aider les Rwandais à reconstruire leur pays. Pour
lui c'était un engagement logique. C'est à ce moment là qu'il quitta la présidence de
Survie. Il fut Président de Survie de 1988 à 1994.
Vers 1996, il se retira dans son village du sud de la France, Dieulefit, où il vient de
mourir à l'âge de 83 ans
C'est un grand acteur du développement qui s'éteint, un infatigable interpellateur des
consciences citoyennes, un exemple citoyen.
EC
Josette Kabwa
Josette Kabwa nous a quittés le matin du 15 décembre 2006. Josette n'était que
générosité. Elle a consacré à Survie toutes ses forces, inlassablement. Quand elle se
disait fatiguée, au printemps dernier, on ne s'étonnait pas. Revenue d'un séjour avec son
mari Léo au Burundi, en août, elle attribuait la détérioration de son état aux
antipaludéens.
Malgré tout elle était avec nous au CA du 16 septembre. Elle a appris peu après le mal
qui la frappait et a fait face avec courage. Elle rejoint François-Xavier et nous les
unissons dans notre affection et notre chagrin. A Léo, à ses enfants, nous souhaitons
beaucoup de courage dans la perte qu'ils subissent et nous les assurons de notre plus
profonde amitié.
Survie
François-Xavier Verschave et Jean-Paul Gouteux se sont retrouvés dans la
lutte pour que la complicité de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda soit
reconnue.
Pourtant, leurs attitudes profondes face à la foi aurait du les séparer. Jean-Paul
Gouteux était un militant contre le "danger de croire" et François-Xavier Verschave était
un chrétien catholique très attaché à sa foi en Dieu.
L'un tenait de sa foi sa conviction qu'il fallait se battre pour l'homme, l'autre tenait,
dans sa révolte contre les crimes de croyants, la conviction que les hommes devaient
s'aimer malgré les conflits irrationnels des religieux.
Ce n'est pas à Survie de trancher ce débat. Militants de Survie, ils ont combattu, y
compris devant la justice française, pour que la France cesse de nuire en Afrique à
défaut de participer sérieusement à son développement. Ils sont allés au delà des bonnes
intentions, dont les plus sincères se sont trop souvent inclinées devant le "réalisme
politique". Il suffit aujourd'hui d'aller faire un tour dans une librairie, au rayon de
la politique française, pour constater que ce "réalisme politique" inspire des titres
d'ouvrages dont les mots se veulent percutants pour exprimer le chaos politique dans
lequel nous avons été ainsi conduits.
En cliquant sur les liens placés en tête de ce texte, vous découvrirez un peu des natures
si différentes de ces deux hommes qui ont été de dignes citoyens.
Merci à François-Xavier et à Jean-Paul pour leur clairvoyance et leur honnêteté qui nous
ont aidés à relever nos têtes d'Africains et de Français.
Mongo Beti
Il fût un ami inconnu de Survie. Et puis, quelques années avant sa mort, Mongo Beti et
son épouse Odile Byidi découvrirent Survie. On devrait aussi dire que Survie a découvert
tardivement Mongo Beti et son combat. Mongo Beti est parti et nous a laissé son épouse
qui est devenue notre présidente après la mort de François-Xavier Verschave.
Son souvenir sur
Survie France
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