Attentats, arrestations, meurtres: cinq mois de
tension au Rwanda
Cyberpress.ca 18 juillet 2010
L'ex
chef d'Etat-major rwandais Faustin Kayumba Nyamwasa a fuit le Rwanda et
s'est installé en Afrique du Sud "après
avoir été accusé par les autorités d'être responsable d'actes
terroristes, dont des attaques à la grenade qui ont fait deux morts en
février dernier à Kigali" selon l'AFP. Il a été victime d'une
tentative d'assassinat à Johannesburg le 19 juin 2010.
Cette affaire est particulièrement grave. Qui
est l'initiateur de cette tentative d'assassinat ? Le moins que
l'on puisse dire est qu'elle met Kigali dans une position embarrassante
et que ceux qui accusent Paul Kagame d'être un criminel auront un
argument de plus. A-t-il été assez stupide pour commettre un attentat
qui le "désigne" en pleine campagne internationale contre son pouvoir ?
Peut-on le penser assez naîf pour croire, qu'en assassinant deux ou
trois de ses anciens généraux qui militent contre lui, il stabilisera
son pays ? On le connait meilleur stratège.
Avant la réconciliation
franco-rwandaise on pouvait soupçonner les services français, qui
étaient ouvertement en guerre contre lui, de chercher à le déstabiliser
par de tels attentats. Aujourd'hui cette piste semble plus difficile à
envisager, à moins d'un terrible double jeu. On peut aussi imaginer que
le Hutu power et ses alliés, qui peuvent être une partie de l'armée
française ou de ses mercenaires, insoumise, ayant trempé dans les
événements du Rwanda, commettent un tel attentat, puisqu'ils sont de
toute évidence le grand bénéficiaire médiatique de cette opération.
Si
ce n'est pas Kagame, il aurait tout intérêt à prouver, de façon
convaincante, qui sont les véritables auteurs. Mais, il est probable
qu'on ne le saura jamais, comme dans d'autres affaires précédentes.
E.C. 21 juin 2010
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- L'ex-chef d'Etat-major rwandais dans un état
stable,
selon son épouse
AFP 19 juin 2010
- Un
opposant de Kagame blessé par balle en Afrique du
Sud
Tribune de genève 20 juin 2010
- Général rwandais blessé en Afrique du sud:
Kigali rejette toute implication
Romandie.news 20 juin 2010
- Faustin Kayumba Nyamwasa, le général rwandais
dissident, dérange
La Croix 22 juin 2010
Cet article de La Croix résume la situation
politique liée à cet assassinat et son contexte rwandais, mais
n'apporte
aucune preuve sur les responsabiltés insinuées dès son titre. Ce manque
de prudence
est-il à mettre en relation avec le contexte de guerre d'information
larvée entretenue au sein de l'Eglise Catholique
par les tenants de l'ancien régime rwandais contre Kagame, et auquel
les journalistes de La Croix seraient exposés ?
- Rwanda : Attentat contre Faustin Kayumba Nyamwasa
MondeActu 22 juin 2010
- Six arrestations après la tentative d'assassinat d'un
général rwandais
Courrier international 22 juin 2010
- Général rwandais blessé en Afrique du Sud: l'enquête
continue
AFP 24 juin 2010
- Ex-général rwandais
blessé: Pretoria met en cause "un
pays étranger"
AFP 1 juillet 2010
- Deux Rwandais et deux Tanzaniens inculpés pour
l'attentat manqué contre Kayumba
RFI 2 juillet 2010
- La France réclame l’extradition du général rwandais
Faustin Kayumba
RFI 8 juillet 2010
- Rwanda : tensions avant la présidentielle
Ouest France 14 juillet 2010
Ce que les médias occidentaux n'expriment pas c'est la crainte d'un
attentat contre Paul Kagame.
Seule cette crainte permet d'expliquer la
dérive actuelle marquée par des assassinats qui sont autant de pierres
blanches contre la démocratie que les traces d'une lutte féroce pour la
stabilité militaire du pouvoir du FPR. Stabilité militaire car les
urnes ne pourront rien pour les oppositions, le pouvoir démocratique de
Kagame étant assuré dans un contexte autoritaire.
Tous les indices semblent désigner Paul
Kagame comme
commanditaire des assassinats et tentatives d'assassinats du mois de
juin 2010. Mais des indices ne sont pas des preuves et les auteurs
potentiels de coups tordus sont nombreux.
Au-delà, c'est toute la stabilité de
l'Afrique des grands lacs qui est en cause. Si Kagame disparaissait, il
est certain pour tous les observateurs que l'Afrique des grands lacs
sombrerait à nouveau dans une grave crise politique et militaire. D'où
le soutien international que reçoit Kagame au grand dam des oppositions
: celle qui refuse de rompre avec ses racines génocidaires et celle des
ultra royalistes nostalgiques de la monarchie Tutsi qui rêvent de
revenir au régime d'avant 1959 et qui fissure le FPR notamment depuis
l'arrestation du général Nkunda en RDC par l'armée rwandaise.
Ce soutien international est d'autant plus
facile à donner que le bilan du redressement du Rwanda après le
génocide est loin d'être négatif. Mais au Rwanda, comme en France et en
Occident, la culture de la violence est dominante. Certes cette culture
est beaucoup plus sophistiquée en Europe et aux USA, elle opère avec
des gants couteux là où en Afrique elle est obligée d'opèrer à main
nue, mais c'est la même culture de la violence : la croyance, souvent
vérifiée à court terme, que la peur est la seule source du pouvoir. La
bombe atomique et la kalachnikov. Ce ne sont pas les militaires
français qui me contrediront sur ce point. E.C.
- Un avocat près
le
Tribunal pénal international pour le Rwanda abattu en Tanzanie
Angola press 16 juillet
2010
Un avocat tanzanien de la défense du TPIR en Tanzanie et par ailleurs
deux Tanzaniens arrêtés avec deux Rwandais en Afrique du sud à la suite
de l'enquête sur la tentative contre le général Kayumba. Y-a-t-il un
lien entre ces deux affaires et dans ce cas pourquoi un avocat de la
défense serait-il impliqué ? était-il un maillon de la chaine ? La
source de cette chaine prendrait-elle racine dans la prison d'Arusha ?
Cela élargirait le cercle des auteurs potentiels de cette vague
d'attentats et celui de la désignation d'un pays "ami" par l'Afrique du
Sud.
- Rappel de l'ambassadeur sud-africain au Rwanda
BBC Afrique 7 août 2010
- Rwanda: le gouvernement dément toute implication dans
de récents meurtres
AFP 7 août 2010
- Nouvelle arrestation d'un officier à Kigali
RFI 23 août 2010 - Il s'agit du frère de Nyamwasa,
Le lieutenant-colonel Rugigana, probablement soupçonné d'être
impliqué dans les attaques à la grenade d'août 2010.
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