"Rwanda,
un cri d'un silence inouï" | |
sur
France 5 8 mars et 23 mars 2006 |
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Au Rwanda, 9 ans après le génocide des
Tutsi, les souffrances qu’endurent des centaines de milliers de personnes rescapées
du génocide entravent les stratégies de reconstruction de la société. Les coups
de machettes ont blessé, mutilé, le viol systématique des femmes et des petites
filles a propagé le sida, et partout il y a cette plaie béante qu’est la souffrance
traumatique. Au lendemain du génocide, c’est dans le plus grand dénuement que
des hommes et des femmes ont tenté d’apporter des réponses aux séquelles post-traumatiques.
yari yakagombye gutera akamo gatabariza u Rwanda, muli 94! Sur les collines du Rwanda, dans
un paysage luxuriant parsemé de fosses communes, la vie quotidienne n’a jamais
pu retrouver son cours normal. Plus de dix ans après le génocide, les rescapés
des massacres continuent à en porter le traumatisme. Le regard perdu au loin,
des femmes interrogées par Anne Lainé racontent avec beaucoup de douceur ce qu’elles
ont vécu. Elles parlent le plus souvent en souriant, comme pour atténuer l’horreur
du récit. Joséphine est assise sur le bord d’une chape de béton rectangulaire
qui fait office de pierre tombale. En dessous, il y a les anciennes latrines dans
lesquelles les tueurs ont jeté son mari et l’un de ses fils. C’est là qu’elle
veut être enterrée. Ses six autres enfants ont également été tués. L’abominable
est partout présent et les rescapées revivent les scènes de leur calvaire comme
si elles étaient réelles, indéfiniment répétées. Ces témoignages, hésitants et
pudiques, entrecoupés de longs silences, en disent plus long sur le génocide du
Rwanda que de grands discours ou des flots d’images atroces. La soif de justice
transparaît à travers les phrases murmurées. Le désespoir des victimes devant
les dérives révisionnistes de ceux qui tentent aujourd’hui de minimiser l’ampleur
du génocide n’est que discrètement évoqué. Et il n’y a aucune rancoeur dans la
voix du dernier témoin qui fait ce terrible constat : tout au long de l’interminable
massacre, « la communauté des humains n’a pas bougé le petit doigt ». François Schlosser (le Nouvel Observateur) |
La cassette
VHS SECAM | |
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Survie en Alsace a vu le film : Prenant, remarquable, bouleversant et à la fois d'une grande simplicité. C'est comme si nous étions là, visiteurs invisibles, écoutant comme les arbres ces paroles couler pour nous dire ce qu'est le génocide. Toute ces personnes nous impose une dignité à la hauteur de leurs souffrances. C'est donc un travail magnifique, un écrin de la conscience, qu'Anne Laine, Jo Kapler et leur équipe ont su nous restituer et que nous allons essayer de faire connaître en Alsace. E.C. |