service œcuménique d’entraide
176 rue de grenelle 75007 PARIS
02/05/2002
18:06
Communiqué Congo-Brazzaville
Non assistance
à peuple en danger
Le
12 mars 2002, la communauté internationale a préféré fermer les yeux sur le
score sans surprise de Sassou N’Guesso. Pour la majorité des congolais, les
89,41% de suffrages exprimés en sa faveur étaient une couleuvre de plus. Elle
fut avalée malgré tout. Beaucoup ont voulu croire que fermer les yeux était
le prix à payer pour un retour à la paix et à la stabilité dans le pays, thème
préféré de la propagande électorale du président sortant.
A
peine un mois après l’intronisation de Sassou, le pays est une fois de plus
plongé dans le chaos. S’il est difficile de déterminer la part de responsabilités
du pouvoir et des rebelles Ninjas du Pasteur Ntoumi dans les combats actuels,
des informations fiables en provenance du terrain nous autorisent à faire
les constats suivants :
- Les militaires profitent de l’offensive de départ des
milices Ninjas pour semer la panique au sein de la population civile. Pas
moins de 1250 soldats angolais ont été déployés et encerclent le Pool empêchant
la fuite de la population comme cela avait été possible lors de la dernière
guerre civile.
- Des jeunes de Kinshasa sans emploi à Brazzaville sont
recrutés, quelques fois par la force. Ils sont ensuite envoyés par camion
pour combattre les milices Ninjas dans les forêts.
- Sept camps de réfugiés constitués dans la région du
Pool sont inaccessibles au secours humanitaires. Nous n’avons aucune information
sur le sort de la population réfugiée dans ces camps.
- Plusieurs témoignages concordent sur des viols de femmes
et de petites filles par l’armée congolaise et angolaise.
- Les militaires se livrent à des pillages dans les quartiers
des villages vidés par la population.
- Les personnes déplacées qui malgré tout arrivent en
provenance du Pool à Brazzaville ne sont pas autorisées à former des camps
ce qui aurait facilité l’aide humanitaire.
Ces horreurs sont aujourd’hui
localisées et circonscrites à la région du Pool . Mais Sassou N’Guesso
agit aujourd’hui sans être inquiété. Le silence de la communauté internationale
ouvre la voix à la propagation de ce conflit.
Quelle est aujourd’hui la
stratégie de ce président élu récemment qui recommence à menacer ses populations ?
La presse et les autorités
françaises doivent briser le silence et nous aider à la compréhension et à
la prévention de ces événements déjà très
alarmants.
Nous
demandons aux autorités françaises de faire tout ce qui est en leur pouvoir
pour faciliter le travail des organisations humanitaires et leur permettre
l’accès aux populations réfugiées ou déplacées.
La France se doit d’ assister ce peuple en danger pour que s’engage un authentique processus de paix.
Paris le 02 mai 2002 Contact presse 06.62.70.47.01