Chirac et les "anti-françafrique"

Lire la conférence de presse de J.Chirac en Angola le 30 juin 1998 sur le site de l'Élysée

Et le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar le 26 juillet 2007

Et il s'agit bien de Présidents de la même République française et de la même majorité présidentielles !!!

On voit que J.Chirac, qui se veut proche du peuple français, est très loin des peuples algériens, indochinois, etc., qui liront avec stupéfaction que "La France s'est retirée et a fait accéder les pays, qui étaient ses ex-colonies, tranquillement à l'indépendance. Ce n'est pas la même chose ailleurs. Je dirais donc que la France peut être fière de ce qu'elle a fait."

Est-ce de la bêtise ou de l'ignorance ? Probablement pas... alors du mensonge ? De toute façon c'est un discours absurde et cynique pour ceux qui l'entendent.

"Il y a quelques pleureurs, généralement professionnels et pas toujours désintéressés, qui ont la critique facile et le verbe haut, d'autant plus haut, d'ailleurs, qu'ils ne connaissent pas, en général, les problèmes".

Visiblement le problème, pour ceux qui connaissent les problèmes, est d'entretenir un mensonge sur le colonialisme en vue du néocolonialisme français...

Extrait de l'article premier de la loidu 23 février 2005 votée par la majorité UMP de Jacques Chirac :

"Elle (La nation française) reconnaît les souffrances éprouvées et les sacrifices endurés par les rapatriés, les anciens membres des formations supplétives et assimilés, les disparus et les victimes civiles et militaires des événements liés au processus d'indépendance de ces anciens départements et territoires et leur rend, ainsi qu'à leurs familles, solennellement hommage"

Voir le site de la ldh de Toulon

Extraits de la conférence de presse de J.Chirac en Angola le 30 juin 1998

Au début ces paragraphes d'anthologie politique poétique :

"D'abord ces pays (ndlr d'Afrique australe), naturellement, sont différents des pays de l'Afrique francophone. En Afrique francophone, les indépendances ont été acquises dans le dialogue et dans l'amitié. Le plus grand drame a été le discours de SEKOU TOURE auquel le Général de GAULLE a fait une réponse sèche, depuis c'est tout ce qu'il y a eu comme affrontement.

Tandis qu'ici (ndlr en Angola) la chose a été différente, les indépendances ont été acquises dans des luttes qui sont devenues rapidement fratricides et ces indépendances ont été conquises. Alors naturellement cela crée une situation psychologique différente et cela pèse sur l'histoire de ces pays.

Deuxièmement, la France, ici, au fond est assez mal connue. On a laissé véhiculer toute sorte de clichés réducteurs sur notre pays et il y a un effort à faire pour remonter cela."

Qui a osé traiter Jacques Chirac de Super menteur ?

A propos du pré-carré français :

question - Vous avez évoqué le pré-carré français en faisant....

le président - J'ai eu tort d'utiliser ce terme, vous voudrez bien le considérer comme " off ". Quoiqu'il ne soit pas laid.

question - ...notre zone d'amitié traditionnelle.

le président - Voilà.

question - ...notre zone d'amitié traditionnelle, vous avez fait remarquer que les indépendances s'étaient globalement passées sans drame. Aujourd'hui, en France, il y a de fortes critiques venant de certains courants par rapport à l'ensemble de la politique africaine de la France, notamment après le drame du Rwanda. Après avoir visité cette Afrique là, que vous ne connaissiez pas, quel regard avez-vous, justement, sur l'action globale de la France en Afrique depuis les indépendances ? (sourires)

le président - Je n'ai pas bien compris pourquoi cette question, simple et claire, provoquait des réactions. Comment ? Ne vous inquiétez pas, contrairement à mes habitudes je serai bref !

Vous savez, vous avez toujours, en France, des courants qui critiquent la France. c'est une de nos grandes spécialités. Cela n'existe pas que chez nous. Mais, nous avons là, comme dans d'autres domaines, une grande expertise. Cela ne fait aucun doute. Alors, cela ne m'a jamais vraiment impressionné...

Le bilan de la France est positif. Je rappelle que nous partons de pays colonisés -on peut porter le jugement que l'on veut sur le système colonial, enfin, c'était le départ. La France s'est retirée et a fait accéder les pays, qui étaient ses ex-colonies, tranquillement à l'indépendance. Ce n'est pas la même chose ailleurs. Je dirais donc que la France peut être fière de ce qu'elle a fait.

Deuxièmement, la France est aujourd'hui le premier donneur d'aide publique au développement, et de loin, en Afrique, qui est le continent globalement le plus pauvre du monde. La France peut être fière de ce qu'elle y a fait.

Voilà, c'est un bilan qui me paraît amplement positif. D'ailleurs, j'observe que lorsqu'on écoute les Africains, et notamment ceux de l'Afrique australe qui n'ont pas bénéficié ni des conditions politiques d'indépendance, ni de l'aide de la part des anciens pays coloniaux -ce qui a été le cas des pays qui étaient d'anciennes colonies françaises- c'est toujours avec une très grande admiration qu'ils parlent de la France sur ces cinquante dernières années.

Alors moi, je trouve que le bilan de la France est excellent. Il y a quelques pleureurs, généralement professionnels et pas toujours désintéressés, qui ont la critique facile et le verbe haut, d'autant plus haut, d'ailleurs, qu'ils ne connaissent pas, en général, les problèmes. Bon, c'est la démocratie.