A propos du pré-carré français :
question - Vous avez évoqué le pré-carré français en
faisant....
le président - J'ai eu tort d'utiliser ce terme, vous voudrez bien le considérer
comme " off ". Quoiqu'il ne soit pas laid.
question - ...notre zone d'amitié traditionnelle.
le président - Voilà.
question - ...notre zone d'amitié traditionnelle, vous avez fait
remarquer que les indépendances s'étaient globalement passées sans drame. Aujourd'hui,
en France, il y a de fortes critiques venant de certains courants par rapport à
l'ensemble de la politique africaine de la France, notamment après le drame du Rwanda.
Après avoir visité cette Afrique là, que vous ne connaissiez pas, quel regard
avez-vous, justement, sur l'action globale de la France en Afrique depuis les
indépendances ? (sourires)
le président - Je n'ai pas bien compris pourquoi cette question, simple et
claire, provoquait des réactions. Comment ? Ne vous inquiétez pas, contrairement à mes
habitudes je serai bref !
Vous savez, vous avez toujours, en France, des
courants qui critiquent la France. c'est une de nos grandes spécialités. Cela n'existe
pas que chez nous. Mais, nous avons là, comme dans d'autres domaines, une grande
expertise. Cela ne fait aucun doute. Alors, cela ne m'a jamais vraiment
impressionné...
Le bilan de la France est positif. Je rappelle que
nous partons de pays colonisés -on peut porter le jugement que l'on veut sur le système
colonial, enfin, c'était le départ. La France s'est retirée et a fait accéder les pays,
qui étaient ses ex-colonies, tranquillement à l'indépendance. Ce n'est pas la même
chose ailleurs. Je dirais donc que la France peut être fière de ce qu'elle a
fait.
Deuxièmement, la France est aujourd'hui le premier
donneur d'aide publique au développement, et de loin, en Afrique, qui est le continent
globalement le plus pauvre du monde. La France peut être fière de ce qu'elle y a
fait.
Voilà, c'est un bilan qui me paraît amplement
positif. D'ailleurs, j'observe que lorsqu'on écoute les Africains, et notamment ceux de
l'Afrique australe qui n'ont pas bénéficié ni des conditions politiques d'indépendance,
ni de l'aide de la part des anciens pays coloniaux -ce qui a été le cas des pays qui
étaient d'anciennes colonies françaises- c'est toujours avec une très grande admiration
qu'ils parlent de la France sur ces cinquante dernières années.
Alors moi, je trouve que le bilan de la France est
excellent. Il y a quelques pleureurs, généralement professionnels et pas toujours
désintéressés, qui ont la critique facile et le verbe haut, d'autant plus haut,
d'ailleurs, qu'ils ne connaissent pas, en général, les problèmes. Bon, c'est la
démocratie.