La Coordination de mouvements armées et partis
politiques de l’opposition (CMAP) traverse une nouvelle crise de leadership qui
pourrait aboutir à la disparition pure et simple de ce regroupement de mouvements
politico-militaires, qui s’était engagé dans des négociations de paix avec le
régime de N’Djaména.
La dernière assemblée générale de la CMAP qui
s’est tenue à Paris le 3 février a consacré la crise ouverte entre Ahmat Yacoub
, secrétaire général du Front National du Tchad Rénové (FNTR) et le Dr Ley-Ngardigal
Djimadoum, secrétaire général d’ACTUS (Action Tchadienne pour l’ Unité et le Socialisme).
Les deux hommes ont failli en venir aux mains, et l’AG s’est terminée avec le
départ de Ley-Ngardigal , soutenu par Jean-Prosper Boulada du Front Uni pour une
alternance démocratique au Tchad (FU/ADT).
Ngardigal et Boulada dénoncent la mainmise
du FNTR de Hamat Yacoub sur la CMAP et n’admettent pas que Hamat Yacoub ait “désigné
sans consultation” Mme Bourkou Louise Ngaradoum (RPJS-Rassemblement pour le progrès
et la justice sociale ) comme présidente par intérim de la CMAP.
Après l’acte I, départ de l’ancien président
tchadien, Goukouni Weddeye de la CMAP, suivi par la démission de la présidence
de ce mouvement d’Antoine Bangui (Front Extérieur pour la Rénovation ), et maintenant
sans doute celle irréversible de
Ley-Ngardigal et de Boulada, la CMAP est réduite
comme une peau de chagrin.
Cette situation pourrait conduire à l’arrêt
des négociations entamées en décembre dernier avec le régime du président Idriss
Deby . A l’époque, Ley-Ngardigal avait conduit une délégation au Tchad pour y
rencontrer en tête à tête Idriss Deby. Suite à ces entretiens, la CMAP devait
réunir toute l’opposition politico-militaire et l’opposition tchadienne légale
dans la perspective de négociations globales avec N’Djaména.
L’accord séparé conclu le 7 janvier entre le
gouvernement de N’Djaména et le Mouvement pour la démocratie et la justice au
Tchad (MDJT) de Youssouf Togoïmi, et le peu d’échos enregistré auprès des partis
politiques légaux de l’initiative de la CMAP, laissent à penser que le dialogue
qui devait passer par la CMAP est mort-né.