Afrique Express N° 244 – Pages  9-10 Mercredi 6 février 2002

 

Tchad

La CMAP implose en cours de négociations avec le régime de N’Djaména

 

La Coordination de mouvements armées et partis politiques de l’opposition (CMAP) traverse une nouvelle crise de leadership qui pourrait aboutir à la disparition pure et simple de ce regroupement de mouvements politico-militaires, qui s’était engagé dans des négociations de paix avec le régime de N’Djaména.

 

La dernière assemblée générale de la CMAP qui s’est tenue à Paris le 3 février a consacré la crise ouverte entre Ahmat Yacoub , secrétaire général du Front National du Tchad Rénové (FNTR) et le Dr Ley-Ngardigal Djimadoum, secrétaire général d’ACTUS (Action Tchadienne pour l’ Unité et le Socialisme). Les deux hommes ont failli en venir aux mains, et l’AG s’est terminée avec le départ de Ley-Ngardigal , soutenu par Jean-Prosper Boulada du Front Uni pour une alternance démocratique au Tchad (FU/ADT).

 

Ngardigal et Boulada dénoncent la mainmise du FNTR de Hamat Yacoub sur la CMAP et n’admettent pas que Hamat Yacoub ait “désigné sans consultation” Mme Bourkou Louise Ngaradoum (RPJS-Rassemblement pour le progrès et la justice sociale ) comme présidente par intérim de la CMAP.

 

Après l’acte I, départ de l’ancien président tchadien, Goukouni Weddeye de la CMAP, suivi par la démission de la présidence de ce mouvement d’Antoine Bangui (Front Extérieur pour la Rénovation ), et maintenant sans doute celle irréversible de

Ley-Ngardigal et de Boulada, la CMAP est réduite comme une peau de chagrin.

 

Cette situation pourrait conduire à l’arrêt des négociations entamées en décembre dernier avec le régime du président Idriss Deby . A l’époque, Ley-Ngardigal avait conduit une délégation au Tchad pour y rencontrer en tête à tête Idriss Deby. Suite à ces entretiens, la CMAP devait réunir toute l’opposition politico-militaire et l’opposition tchadienne légale dans la perspective de négociations globales avec N’Djaména.

 

L’accord séparé conclu le 7 janvier entre le gouvernement de N’Djaména et le Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT) de Youssouf Togoïmi, et le peu d’échos enregistré auprès des partis politiques légaux de l’initiative de la CMAP, laissent à penser que le dialogue qui devait passer par la CMAP est mort-né.