Déclaration sur la situation en Côte d’Ivoire

 

Le 24 décembre 1999, la Côte d’Ivoire a connu le premier coup d’Etat militaire de son histoire. Depuis cette date, ce pays est entré dans la spirale de la violence.

 

Pendant la période électorale d’octobre à décembre 2000, des violences extrêmes ont été constatées en violation flagrante des Droits humains :

arrestations arbitraires d’opposants, marches durement réprimées, femmes violées, tortures inédites, et découverte d’un charnier de 57 corps à Yopougon dans la banlieue d’Abidjan.

 

Depuis le 19 Septembre 2002, un conflit armé a pris naissance entre forces loyalistes et  rebelles du Nord et de l’Ouest.

 

Malgré toutes les tentatives de dialogue en vue de ramener la paix, la Côte d’Ivoire tangue depuis plus d’un an entre guerre ouverte et climat de terreur grandissante.

De part et d’autre de délimitations internes imposées de fait, les belligérants continuent de s’armer en attendant une reprise des hostilités.

 

Des milices privées  font la loi comme s’ il n’y  avait pas d’Etat.

 

Considérant que la protection de la vie humaine, la sécurité des personnes, la liberté de penser et d’expression sont des droits fondamentaux et inaliénables,

 

Considérant que la recherche de la paix en Côte d’Ivoire est l’affaire de tous et non des seuls Ivoiriens,

 

Considérant que les intellectuels, les écrivains, les artistes et tous les créateurs ont un rôle essentiel à jouer dans la prise de conscience des maux qui minent l’Afrique ainsi que dans la recherche de solutions appropriées,

 

Nous, écrivains, femmes et hommes de culture venant des quatre coins du monde, de l’Afrique et de ses diasporas, condamnons, avec la dernière énergie, le climat de terreur, les nombreux assassinats, les arrestations arbitraires et l’impunité qui, depuis longtemps, règnent en Côte d’ivoire,

 

 demandons à la Communauté Internationale et aux organisations de défense des droits humains de redoubler de vigilance face aux attentes à la liberté de penser et de circulation des personnes vivant en Côte d’Ivoire.

 

 souhaitons qu’un climat de paix sociale et de paix dans les esprits s’installent définitivement en Côte d’Ivoire, en  lieu et place de la haine, de l’intolérance et du rejet de l’autre, causes de nombreuses dérives constatées actuellement.

 

Fait à N’Djamena, le 30 octobre 2003.

 

Les signataires: